A peine entrée en vigueur, l’indemnité pour perte d’emploi connaît déjà des problèmes de financement, nous apprend L’Economiste dans son édition de ce mercredi 8 avril. Le quotidien, croit, en effet, savoir que l’Etat n’a toujours pas honoré son engagement, et n’a pas versé sa participation au fonds d’amorçage. Il faut savoir que pour les trois premières années, l’Etat s’est engagé à accorder un budget de 500 millions de DH. La première année, la mise dans le fonds d’amorçage devrait être de 250 millions de DH contre 125 millions de DH la deuxième année et autant la troisième année. Mais quatre mois après l’entrée en vigueur de la prestation en décembre 2014, l’Etat n’a toujours pas débloqué les montants prévus, s’alarme L’Economiste.
Ainsi, même si la CNSS instruit les dossiers, force est de noter qu’aucun salarié n’a reçu l’indemnité pour perte d’emploi. Ce retard risque de nuire aux objectifs de cette prestation qui doit garantir un minimum aux salariés licenciés pour raisons économiques, prévient le quotidien. Dans les détails, plus de 3.000 salariés attendent le paiement de ces indemnités. Soulignons par ailleurs que le retard accusé a dissuadé de nombreuses personnes à déposer leurs dossiers. Selon L’Economiste, les dossiers déposés jusque-là proviennent surtout de l’activité de construction et de l’industrie. Notons que cette dernière a bouclé l’année 2014 avec 32.000 pertes d’emplois, notamment dans le textile-cuir.
Pour rappel, l’indemnité doit, en principe, être servie pendant une durée maximale de 180 jours, soit six mois, à compter de la date de perte d’emploi. Il est également prévu un accompagnement en termes de formation et l’aide à la recherche d’emploi. Toutefois, ce volet n’est pas encore opérationnel. L’Etat ne joue pas le jeu et décrédibilise un dispositif qui a mis plus de dix ans à se mettre en place, note le quotidien. “ C’est un mauvais message aux salariés quant à la capacité de l’Etat à instaurer un modèle social sérieux et durable”, estime une source citée par le journal. Cependant, même si l’Etat ne tient pas ses engagements, L’Economiste souligne que l’entreprise et les salariés, pour leur part, versent les participations au financement de cette prestation. Ainsi, depuis le mois de décembre, les prélèvements sont opérés à la source à raison d’un taux de cotisation de 0,38% assuré par l’employeur et de 0,19% par le salarié.