L’Etat liquide les premiers dossiers de l’IPE. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que pas moins de 21.322 demandes d'indemnités pour perte d'emploi ont été déposées au guichet de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) en 2015. Selon le journal, moins de la moitié de ces dossiers (10.381), qui relèvent pour plus d'un tiers (34%) du secteur de la construction, ont été acceptés.
Il faut dire que, comme le constate L’Economiste, les conditions d’octroi de cette aide sont «quasi-draconiennes». Le bénéficiaire doit, tout d’abord, «cumuler 780 jours de déclarations pendant les 3 années précédant la date de perte d'emploi dont 260 jours, continus ou discontinus, durant les 12 derniers mois». L’IPE s’applique seulement en cas de perte d’emploi «involontaire». La démission et l'abandon de poste sont donc exclus d’office.
Cette indemnité est accordée pendant une période maximale de 6 mois. Elle est assortie des allocations familiales, de l'assurance maladie et de «points» à la retraite. En 2015, la prestation a été servie pendant 4,6 mois pour un montant moyen de 2.130 DH.
Globalement, l’Etat, qui a commencé par mettre en place un fonds d’amorçage de 500 millions de DH étalés sur trois ans, a versé, pour le moment, plus de 85 millions de DH. Ce fonds, qui a déjà payé 250 millions de DH à la CNSS en mai 2015, devra verser deux tranches de 125 millions de DH chacune durant la deuxième et la troisième année.
L'IPE est aussi financée, hormis l'Etat, par des cotisations salariales et patronales. «L’employeur s'acquitte d'une cotisation de 0,38% du salaire plafonné à 6.000 DH et l’employé de 0,19%».