Le secteur du médicament est loin des objectifs annoncés pour l’Afrique du Nord et le continent. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que l’industrie pharmaceutique marocaine devrait croître de 2,2% sur la période 2016-2020. Cette évolution paraît insignifiante, comparée aux progressions attendues en Algérie (7,2%), en Egypte (10%) ou aux Emirats arabes unis (12,7%). Il faut dire que, dans le royaume, la consommation de produits pharmaceutiques est faible puisqu’elle ne dépasse pas 400 DH par habitant, et ce en dépit de la baisse des prix des médicaments en 2012. A l’inverse, dans les pays voisins, l’activité est dopée par le traitement des maladies chroniques.
Toujours est-il que l’industrie draine un chiffre d’affaires dépassant les 13 milliards de DH, dont 9 milliards sont assurés par le secteur privé. Au total, la filière emploie 40.000 personnes pour quelque 46 unités industrielles, 10.000 pharmacies et 61 grossistes répartiteurs.
Le secteur, qui représente 1,5% du PIB et 5,2% de l’industrie, est freiné par de nombreuses contraintes. Il y a d’abord la faible proportion de l’activité à l’export (à peine 1 milliard de DH). Cela est dû à la faiblesse de la production locale et au manque d’innovation. L’AMIP veut, dans ces conditions, «renforcer la production locale». Les opérateurs demandent de meilleures incitations financières et réglementaires pour booster les producteurs nationaux. A cela s’ajoutent une baisse des taxes et une facilitation de l’acquisition de foncier.Aujourd’hui, le Maroc importe un tiers des médicaments qu’il consomme. Cela pèse pour quelque 5,8 milliards de DH dans le déficit de la balance commerciale.