Med paper a fini par avoir gain de cause. Dans la dernière livraison du bulletin officiel, Mohamed Boussaid et Moulay Hafid Elalamy, respectivement ministre de l'Economie et des finances et ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, ont signé la décision instaurant des mesures de sauvegarde contre les importations massives de papier en bobine ou en rame.
À partir du 1er janvier 2017 et pour les 4 prochaines années, les importations de papier dans le royaume seront donc taxées d'un droit additionnel ad-valorem de 25%, à l'exception des importations entrant dans le cadre d'articles d'édition, nous annonce les Ecos dans son édition du 17 janvier. Le gouvernement a opté pour une application dégressive de cette mesure qui, de 25% cette année, passera à 22,5% au 1er janvier 2018, puis à 20% au 1er janvier 2019 et 15,5% à fin 2020. La décision du gouvernement fait suite à l'enquête du ministère délégué du Commerce extérieur.
Suite à une plainte déposée par Med paper, l'un des principaux producteurs nationaux, le département de Mohamed Abbou avait initié, le 9 juin 2015, une enquête de sauvegarde afin de déterminer si ledit papier avait été importé en quantité accrue au point de causer un dommage grave à la branche de production nationale. Le constat a été sans appel. Les importations du papier en bobine ont augmenté de 97% en 2011 par rapport à 2010 et ont reculé de 12% en 2012 pour reprendre la hausse en 2013 et 2014, atteignant 100% au cours du premier semestre 2015, comparativement à celui de 2014.
Pire encore, par rapport à la production nationale, les importations de papier en bobine ont augmenté de 100% en 2011 par rapport à 2010 et de 123% en 2014 par rapport à 2013, pour atteindre une hausse de 230% au premier semestre 2015 par rapport à la même période de 2014.
Les hausses spectaculaires des importations ont mis à mal la branche locale. Ainsi, Med paper a connu une dégradation notable de ses indicateurs, matérialisée par la chute du niveau de la production, des ventes en volume et en valeur, de la part de marché, du taux d'utilisation des capacités de production, de l'emploi et l'enregistrement de pertes financières.