Les sidérurgistes ne comptent pas renoncer au bouclier commercial sur le fil machine et le fer à béton. Instaurée en 2014 par le ministère de l’Industrie, cette mesure de sauvegarde a été mise en place sur la demande de l’Association des sidérurgistes du Maroc (ASM). C’est ce que rapporte le quotidien L’Économiste dans son édition de ce lundi 3 août. Le but de cette décision était de protéger l’industrie locale de fil machine et fer à béton.
À l’époque, les industriels criaient à l’importation massive de ces produits qui inondaient le marché local et ne laissaient pas place à une industrie marocaine encore jeune. Selon l’ASM, la production de fil machine affichait une chute de 43% en 2012 et 28% en 2013. Après la mise en place de la mesure de sauvegarde l’année dernière, la production de fil machine a repris en enregistrant une augmentation de 6%. Pour le fer à béton, l’évolution est la même. Sa production a reculé de 11% en 2012, de 13% en 2013 et de 2% en 2014. Les ventes de la filière se sont également inscrites dans un trend baissier. Elles se sont délestées de 24% en 2014 pour le fil machine et de 9% pour le fer à béton.
Aujourd’hui, il s’agit de prolonger la durée de ce bouclier commercial qui est arrivé à échéance. L’Association a, dans ce sens, demandé l’ouverture d’une enquête pour la prorogation de la mesure de sauvegarde auprès du ministère de tutelle. Ouverte le 29 juillet dernier, cette enquête déterminera si le bouclier commercial devra être prolongé davantage. D’après les acteurs de ce secteur, la levée de cette mesure de sauvegarde sera l’occasion pour les exportateurs, notamment chinois et européens, d’inonder le marché marocain de leurs produits. Car, depuis l’avènement de la crise en Europe, la filière de la sidérurgie souffre d’une surcapacité de production. D’où l’acharnement des producteurs internationaux à trouver des marchés où ils pourraient écouler massivement leurs produits. Le Maroc semble figurer parmi les favoris pour ce type d’opération.