La loi portant création de l’Agence marocaine du médicament et des produits de la santé étant déjà adoptée, les décrets d’application ne vont pas tarder à suivre. «Il faut s’attendre à une montée fulgurante du flux des médicaments sur le marché», souligne d’ores et déjà le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 29 décembre. En prime, le développement du «Made in Morocco» dans ce secteur et des économies annuelles de 7,5 milliards de dirhams correspondant à la valeur des importations des produits pharmaceutiques.
«Nous saluons cette initiative et espérons que la mise en œuvre de cette agence se fasse rapidement, sachant que la demande de création de cette dernière faisait partie de nos demandes prioritaires pour le renforcement du développement du secteur et son accompagnement», se félicite Layla Laasel Sentissi, directrice exécutive de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutique (FMIIP), citée par le quotidien.
Cette agence promet en effet plus d’indépendance, une meilleure gouvernance et davantage de transparence dans la gestion et surtout dans le respect des délais réglementaires. «Aujourd’hui, nous peinons vraiment sur ce point, et cela constitue un véritable frein pour l’accès et l’accessibilité», déplore la responsable.
L’industrie marocaine est prête pour ce tournant majeur. Elle compte plus de soixante ans d’expérience et d’expertise, elle est à la pointe des dernières technologies et elle opère selon les standards internationaux. «Nous souhaitons une agence avec une gouvernance indépendante et transparente et à même d’apporter le souffle et la dynamique nécessaires pour permettre aux acteurs du médicament et produits de santé de mettre sur le marché les nouveaux produits, les premiers génériques et les innovations et assurer ainsi une souveraineté sanitaire au Royaume», indique Layla Laasel Sentissi.
Pour la directrice exécutive de la FMIIP, il est temps d’aller de l’avant et d’avoir une agence capable d’accompagner tous les chantiers et la réforme du système de santé. L’agence du médicament fait d’ailleurs partie de tout l’arsenal juridique, soit la loi-cadre, sur la réforme du système de santé.
Le risque d’échec est réel. Selon Saad Taoujni, consultant en politique, management et droit de la santé et de la protection sociale. «En plus de la digitalisation et du parcours des soins, il y aura des batailles lors de l’élaboration des normes réglementaires d’hygiène, de sécurité et de qualité et aussi autour de la composition de l’institution chargée de l’accréditation des établissements de soins qui, peut-être, ne verra pas le jour avant plusieurs années», craint-il.