Le textile a été à l’honneur du troisième rendez-vous de l’industrie, organisé mercredi 30 juin 2021, par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et numérique, en présence des opérateurs du secteur.
Cette nouvelle édition a été l’occasion de dresser l’état des lieux du secteur, ses réalisations dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI) et d’identifier les principaux enjeux de son développement. A cette occasion, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et numérique, a souligné l’importance de ce secteur qui, au fil du temps, a tissé "une marque de fabrique marocaine connue et reconnue à l’échelle mondiale".
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Le ministre a relevé que "le textile national a, inéluctablement, subi, à l’instar d’autres pays, les conséquences de la baisse de consommation et des fermetures. A présent, il renoue avec le fil de la croissance. Ainsi, depuis le début de l’année 2021, le Maroc enregistre la plus forte évolution des exportations vers l’Europe avec plus 23%. En réponse à l’appel royal de riposte à la crise sanitaire, la mobilisation du secteur a permis au Maroc de pallier les besoins par la voie de la fabrication locale. Avec l’appui du ministère, les textiliens sont parvenus à fabriquer des masques en un temps records".
Le secteur de l’habillement et du textile a réalisé une bonne performance depuis le lancement du PAI. En termes d'emploi, plus de 116.500 postes ont été créés durant la période allant de 2014 à 2020, dépassant l'objectif initial de 100.000 emplois. Malgré la pandémie, l’année 2020 a vu la création de 10.684 emplois.
En termes d'export, la croissance a été également au rendez-vous avec un chiffre d'affaires additionnel de 5,5 milliards de dirhams entre 2014 et 2019, dépassant également l'objectif premier fixé à 5 milliards de dirhams au niveau des écosystèmes. Durant l’année de la pandémie, le secteur a réussi à réaliser un très bon chiffre d'affaires d’un volume de 28,6 milliards de dirhams.
Cette dynamique insufflée par le PAI textile a été, par ailleurs, un véritable aimant à l’investissement. 203 projets, d’un montant global de 5,4 milliards de dirhams, ont été accompagnés par le ministère. A terme, ces projets, répartis sur 8 régions, permettront de générer 31.130 emplois et un chiffre d'affaires de plus de 12 milliards de dirhams, dont 8 milliards de dirhams à l’export.
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Quant à la répartition de ces investissements par segment, c’est celui de la fast fashion et de l'habillement qui s'est accaparé plus de la moitié (52%). En seconde position, avec 17%, se trouve un écosystème qui émerge, la filière textile à usage technique. Le reste des investissements se répartit sur les autres écosystèmes: le denim, la maille, le distributeur et le textile de maison.
Plusieurs sociétés étrangères de textile ont choisi d’investir au Maroc grâce au climat d’investissement. En effet, le Royaume offre un relais de croissance économique indéniable. Le savoir-faire et la main-d’œuvre qualifiée ont fait la force du textile marocain, grâce à une formation en parfaite adéquation avec les besoins du secteur. Les ressources humaines marocaines séduisent par leur qualité les donneurs d’ordre internationaux.
"Le textile est devenu un secteur à la pointe de la technologie, qui intègre des savoir-faire rares et importants. Nous avons une main-d'œuvre qualifiée qui a une histoire avec le secteur du textile (…) C'est un vrai capital immatériel du Maroc", a estimé Moulay Hafid Elalamy ajoutant que "seuls ceux qui sont dans le technique, dans l'innovation, dans la préparation de la génération future, dans les industries 4.0, sont en mesure de survivre. C'est une guerre ouverte et permanente".
Les textiliens marocains doivent ainsi innover, développer de nouveaux produits, investir dans la RD et l’innovation et se réapproprier le marché local.