Comme chaque année, les discussions autour du projet de loi de Finances s'attardent sur les budgets prévisionnels de certains établissements publics, particulièrement ceux des offices et entreprises opérant dans le domaine des infrastructures. Et pour cause, en plus d’être particulièrement budgétivores, ces structures donnent un aperçu de ce qui sera réalisé en matière de mise à niveau dans ce secteur primordial pour le développement du pays.
Dans ce cadre, une entreprise publique, deux offices et une agence retiennent particulièrement l’attention.
Autoroutes: un exercice plus calme que d'habitudeAvec la fin de son contrat-programme avec l’Etat et le retard pris par l’Exécutif dans la signature d’un nouveau contrat, la Société nationale des autoroutes du Maroc devrait connaître un exercice 2018 plus calme que les années précédentes. Son budget ne prévoit la réalisation que de deux chantiers importants. Il s’agit de la poursuite de la construction de l’autoroute reliant Berrechid à Tit Mellil et la concrétisation du projet de triplement de la voie Casablanca-Berrechid. Ces deux projets n’ont d’ailleurs rien de nouveau puisqu’ils avaient déjà été annoncés par la société il y a quelques mois. Il lui permettront toutefois de poursuivre ses actions de renforcement de l’infrastructure routière en attendant la conclusion du nouveau contrat-programme et la construction de nouvelles liaisons autoroutières. En tout, quelque 3,4 milliards de dirhams d’investissement seront mobilisés par ADM en 2018.
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Achèvement de la LGV l'été prochainL’autre établissement public qui retient l’attention des décideurs est l’Office national des chemins de fer. Ce dernier fait souvent partie des établissements qui mobilisent le plus de budget. Ce sera une nouvelle fois le cas en 2018. Pas moins de 6,8 milliards de dirhams sont prévus à cet effet.
Concrètement, l’action de l’ONCF restera focalisée sur le projet de réalisation de la ligne à grande vitesse (LGV) qui devrait être achevée d’ici l’été prochain. A fin septembre dernier, le taux d’avancement de ce chantier s’établissait à 93%, ce qui laisse présager un achèvement des travaux dans les délais prévus.
Outre la LGV, l’ONCF va investir en 2018 dans le matériel roulant et dans son système d’information, en plus d’un vaste programme de mise à niveau du réseau ferroviaire. A lui seul, ce dernier chantier devrait nécessiter plus de 3,7 milliards de dirhams. A l’instar d’Autoroutes du Maroc, l’ONCF attend également la conclusion d’un nouveau contrat-programme avec l’Etat, qui devrait fixer les priorités en matière d’investissement dans les années à venir.
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Aéroports: extensions prévues à Rabat et à NadorL’Office national des aéroports (ONDA) fait également partie de ces établissements publics dont les budgets d’investissement sont scrutés de près, en raison principalement de l’importance stratégique de ses projets. L’office prévoit en 2018 la mobilisation d’une enveloppe de 1,7 milliard de dirhams qui devrait servir, entre autres, à l’extension et au réaménagement de l’aéroport de Nador. Un premier appel d’offres vient d’ailleurs d’être lancé dans ce cadre pour sélectionner un opérateur qui s’occupera d’une partie de ce chantier. Comme rapporté précédemment par le360, l’ONDA prévoit aussi de lancer le projet d’extension des capacités de l’aéroport de Rabat-Salé afin de faire face aux besoins croissants.
Outre ces deux grands chantiers, le budget d’investissement de l’office sera également consacré à la poursuite de certains chantiers engagés, comme la certification des aérodromes, la mise en œuvre du programme de développement de terminaux de fret aérien, la mise à niveau des équipements de navigation aérienne et la modernisation des tours de contrôle.
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Ports: priorité à Safi et ZenataDans le domaine portuaire, l’Agence nationale des ports (ANP) va miser en 2018 quelque 1,2 milliard de dirhams dans des projets entrant dans le cadre de son programme d’investissement de 6 milliards de dirhams sur la période 2017-2021.
L’année prochaine, l’agence va principalement s’intéresser au projet de confortement de la jetée principale du port de Safi. Elle prévoit aussi une enveloppe de 100 millions de dirhams pour le projet d’aménagement du port sec de Zenata et autant pour le chantier de confortement des ouvrages de protection du port d’Agadir. L’ANP envisage, en outre, l’aménagement d’un nouveau parking à proximité de la zone logistique de Zenata.
En plus de ces entreprises publiques, d’autres établissements ont prévu de gros budgets d’investissement pour 2018, mais pour des projets bien précis. C’est le cas de la société Nador West Med, en charge du projet de construction du port portant le même nom. 2,18 milliards de dirhams seront ainsi dépensés en 2018 dans la poursuite des travaux. C’est le cas aussi pour la société de développement local Casa Transport. Cette dernière a prévu un investissement prévisionnel de 2,3 milliards de dirhams pour l’achèvement de la deuxième ligne du tramway casablancais et le lancement des travaux des lignes 3 et 4.
C'est dire que même si certains EEP sont pénalisés par un retard dans la conclusion de leurs contrats-programmes avec l'Etat, les enveloppes reservées à l'investisement dans les infrastrctures sont conséquentes. Reste à savoir dans quelle mesure les entreprises marocaines, notamment de BTP, pourront en tirer profit.