Quel bilan faites-vous, à ce jour, de l’activité de la BEI au Maroc?
Nous sommes très heureux de notre activité au Maroc. Nous avons investi 2,5 milliards d’euros dans le pays ces cinq dernières années. Nous avons identifié beaucoup d’opportunités pour l’avenir, en particulier dans le domaine de l’énergie verte. Le Maroc a beaucoup d’ambition en matière de transition verte et c’est parfaitement aligné avec les nouvelles priorités de l’Union européenne.
Nous comptons travailler ensemble dans cet esprit pour avancer rapidement dans le domaine de la décarbonation et de l’énergie propre, et fournir au Maroc les moyens nécessaires pour répondre à ses ambitions.
Quelles sont les principales priorités de la BEI en matière de financement de projets dans le Royaume?
Le Maroc est un pays très riche en termes de ressources. Il est déjà en train d’utiliser les énergies renouvelables dans son mix énergétique. L’usage de l’énergie éolienne dans le pays est plus important que le gaz naturel par exemple, ce qui reflète bien le positionnement du Maroc sur la question climatique. Il y a un grand potentiel au Maroc dans le secteur énergétique, notamment en ce qui concerne la production d’hydrogène vert.
D’autres domaines sont tout aussi importants, comme la protection des côtes et tout ce qui est lié à l’économie bleue, l’amélioration des systèmes d’eau et la résolution des problématiques liées à la pénurie des ressources hydriques. Nous avons beaucoup d’expérience et d’expertise dans ces domaines, que nous pourrons apporter au royaume.
Une récente étude de la BEI a confirmé le potentiel du Maroc pour la production d’hydrogène vert. Avez-vous identifié des partenaires ou des projets à financer dans ce secteur?
Le secteur de l’hydrogène vert en est encore à ses débuts. À ce jour, nous avons investi près de 16 milliards d’euros dans le secteur en Europe, mais les projets sont encore à leur phase de pré-industrialisation.
Nous travaillons en ordre avec tous les pays, en dehors de l’Europe, qui ont un grand potentiel pour identifier des partenaires et des projets que nous pourrons financer, des pays à fort potentiel comme le Maroc. Nous sommes toujours en phase de discussion, à ce jour, mais je suis sûr que bientôt nous aurons des projets à annoncer.
Que pouvez-vous nous dire sur l’action de la BEI au Maroc à moyen et long terme?
Il y a beaucoup de potentiel dans la région du sud de la Méditerranée en termes d’énergie verte. Il ne s’agit pas seulement de l’hydrogène mais de tout ce qui permet de produire de l’électricité verte et de la transporter. Il y a beaucoup d’idées et de projets concernant les connexions entre l’Europe et la région du sud de la Méditerranée. C’est très important.
La deuxième priorité pour la BEI est le capital humain. Nous devons créer des opportunités pour l’éducation, la création d’emplois et l’innovation en faveur des PME. Je pense que cette région a un énorme potentiel et nous devons investir avec le gouvernement et le secteur privé pour que les jeunes au Maroc puissent se développer et avoir une très bonne qualité de vie. Cela profitera non seulement au Royaume du Maroc, mais aussi à l’Europe et au monde entier en termes d’innovation, de bien-être et de contribution au double défi numérique et de transition verte.