C’est un tournant majeur dans l’approche de l’investissement qu’a annoncé le ministre délégué chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, en marge de l’assemblée générale de la BERD. Le gouvernement envisagerait de réduire la part de l’investissement public, qui s’établit à l’heure actuelle à 75%, au profit du secteur privé.
«Le but est de parvenir à inverser la tendance à horizon 2030», a précisé Mohcine Jazouli. L’approche contraste nettement avec celle adoptée jusque-là par l’Etat. Pour rappel, l’investissement public devrait atteindre un niveau record en 2022 (245 milliards de dirhams).
Ce changement de paradigme sera incarné par la nouvelle charte de l’investissement attendue pour la rentrée prochaine. «Le Maroc aborde une nouvelle phase de son développement», a-t-il expliqué. Et justement, l’adoption d’une charte «holistique» devrait accompagner le Royaume dans cette réforme.
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La réforme en gestation a pour finalité de promouvoir l’acte d’investir à tous les échelons. D’abord, entre acteurs économiques afin de susciter un effet d’émulation et booster les IDE. «Le climat des affaires est devenu notre principale boussole stratégique», a souligné le ministre. Ensuite, sur une échelle plus réduite, en tablant sur l’innovation pour inciter les PME à investir, et encourager la fibre entrepreneuriale chez les jeunes. L’acte d’investir doit devenir une responsabilité partagée entre l’ensemble des acteurs. «On ne doit plus avoir peur d’investir», a tonné Mohcine Jazouli.
La nouvelle mouture de la charte de l’investissement prévoit un scoring des 75 provinces du Royaume sur la base de l’indice de développement humain (IDH), avec à la clé des incentives pour promouvoir le potentiel local des régions.