Les réserves de devises ont chuté de plus de 50 milliards de dirhams depuis le début de l’année, soit l’équivalent d’un mois et 17 jours d’importations. Mais l’essentiel de ce mouvement, soit exactement 39 milliards de dirhams, a été livré par les banques au cours des mois de mai et de juin, principalement sous forme de couvertures à terme contre le risque de change. Et ce, rapporte le quotidien Les Eco dans son édition du 9 août, à la veille de la date fatidique du 1er juillet, intialement visée pour le lancement du nouveau régime flexible du dirham.
Suite à ces mouvements extraordinaires, bank Al-Maghrib et l’Office des changes ont lancé des investigations auprès des banques et des importateurs, pour déterminer si des spéculations ont été à l’origine des volumes record de devises échangées entre mai et juin. Ainsi, une dizaine de brigades, chacune composée de deux à trois inspecteurs, est à pied d’œuvre depuis mi-juin dernier. Les investigations ouvertes auprès des principales banques de la place et certains gros importateurs vont se poursuivre jusqu’à fin août.
Cela dit, le quotidien affirme que, selon les informations recoupées du côté des banques, les investigations n'auraient jusqu'ici touché que trois salles de marché, en dehors des opérateurs à l’import. Les champs d’intervention des inspecteurs de l’Office des changes est minutieusement délimité. Ils doivent tout simplement s’assurer que ces fameuses couvertures étaient adossées à un sous-jacent réel lié à l’activité des entreprises.