Dans son édition du 26 avril, L’Économiste estime que, même si la réforme fiscale proposée par les entreprises est adoptée en l’état, cela ne relancera pas l'investissement. Le journal soutient ainsi que «la reprise n'est pas tributaire de la réduction d'impôts mais plutôt de la confiance dans l'économie ». Elle a plutôt besoin d'autres réformes pour une meilleure efficacité. Le problème, d’après le quotidien, est la création de valeur.
Le journal voit donc le levier fiscal comme l'un des ingrédients pour établir la confiance. Même les différentes propositions pour la baisse de l'IS n’enlèvent rien au fait que les bénéfices des entreprises marocaines sont parmi les plus taxés par rapport à plusieurs pays comparables au Maroc. «C'est une faiblesse supplémentaire face à la concurrence sur les marchés étrangers par exemple». Le risque, avance le quotidien, est que les attentes autour des assises de la fiscalité se transforment en frustration puisqu'elles ne peuvent être toutes satisfaites à court et moyen terme. Aujourd’hui, la pression fiscale se situe à 21%, hors prélèvements fiscaux et sociaux. «La concentration de l'effort sur une population réduite de contribuables et la qualité discutable de services publics cruciaux comme l'enseignement rendent la pilule amère», souligne le journal qui estime que l'élargissement de l'assiette constitue un véritable problème, puisque la structure de l'économie est marquée par un important secteur informel qui explique en partie la non maîtrise de l'assiette et la difficulté à cerner l'évasion fiscale.
De plus, l'administration fiscale dispose de faibles moyens. S’agissant des exonérations, elle est même, estime le quotidien, piégée par certaines dispositions. Ce fut notamment le cas dans l’immobilier où les exonérations n’ont pas donné les fruits escomptés.