«Au Maroc, la croissance devrait accuser un net ralentissement à 1,1% en 2022, les effets conjugués de la sécheresse et de la guerre en Ukraine l’emportant sur la timide reprise du secteur des services», peut-on lire dans le rapport mis en ligne ce mardi 7 juin.
Les experts de l’institution financière basée à Washington soulignent que le Maroc «a subi la pire sécheresse du pays depuis des décennies, pénalisant la production agricole, qui compte pour environ 1/10e du PIB et un tiers des emplois, le tout accompagné de l’inflation qui érode les revenus».
Il est à noter que cette prévision de la Banque mondiale se situe à peu près au même niveau que celle du FMI et de la BERD qui tablent sur une croissance en 2022 de respectivement 1,1% et 1,2%. La prévision du gouvernement se veut plus optimiste (entre 1,5% et 1,7%), tout comme celle de la Banque africaine de développement (1,8%). Bank Al-Maghrib a, quant à elle, tablé, lors de la tenue de son dernier Conseil, en mars dernier, sur une croissance de 0,7%.
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Globalement au niveau du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), le rapport indique que la région devrait connaître une croissance de 5,3% en 2022, soit le rythme le plus rapide depuis une décennie qui s'explique principalement par les gains réalisés par les pays exportateurs de pétrole.
La Banque mondiale indique que cette croissance «masque des situations très hétérogènes et une tendance à la baisse, avec un brusque ralentissement attendu en 2023 et 2024 dans toute la région.
Le rebond actuel est principalement imputable à la forte croissance des pays exportateurs de pétrole, stimulée par la hausse de leurs recettes. Ainsi, les économies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devraient croître de 5,9% en 2022.
Du côté des importateurs de pétrole, le fragile rebond a été compromis par la hausse des prix de l'alimentation et de l'énergie. La croissance des importateurs de pétrole devrait augmenter de 4,1% en 2022, soit une révision à la baisse de 0,5 point de pourcentage, avant de s’accélérer à 4,4% en 2023.