Rien ne va plus pour l’économie marocaine. Lors d’un colloque international organisé par le ministère des Finances et l’Association des membres de l’Inspection des finances, jeudi 2 et vendredi 3 juin, à Skhirat, sous le thème «Quel modèle de développement pour l’entrée du Maroc dans le concert des pays émergents?», Meriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM (Confédération générale des entreprises marocaines), n’a pas caché sa déception quant à la compétitivité du pays. Citée par le quotidien L’Économiste dans son édition de ce lundi 6 juin, elle déclare ainsi que «nous avons une compétitivité en pointillés». Autant dire qu’il reste beaucoup de travail à accomplir pour compter parmi les véritables pays émergents.
La croissance du Maroc ne s’en sort pas mieux. Pour Meriem Bensalah Chaqroun, l’évolution du PIB reste soutenue par la demande intérieure qui augmente plus vite que l’investissement. Ce qui est un mauvais point pour le royaume. Et pour cause: le surplus de la consommation est alimenté par les importations et engendre des emplois et de la valeur ajoutée chez nos fournisseurs, plutôt que chez nous.
Le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, présent à ce colloque, n’a pas manqué de proposer des solutions pour dépasser ce blocage. Il préconise de profiter de la hausse du SMIG chinois pour donner le coup d’envoi d’une véritable industrie marocaine. Le Maroc pourrait ainsi récupérer une partie des 85 millions d’emplois perdus en Chine. La patronne des patrons n’est pas du même avis. «Nous tenons à attirer des investissements étrangers avec l’argument que les salaires en Chine deviennent plus chers qu’au Maroc. Aucun pays à travers l’histoire de l’industrie n’a bâti une économie pérenne sur le bas salaire. Dans tous les cas, ça ne marche qu’un temps», affirme-t-elle.