"Bisbille entre la CNOPS et les pharmaciens". C'est le titre qu'a choisi l'Economiste, dans son édition du 12 mai, pour relayer la “guéguerre” risquant de prendre en otages les assurés de la CNOPS, en particulier ceux souffrant de maladies chroniques. Ces derniers se fournissaient en médicaments auprès de la pharmacie centrale de la CNOPS sans avoir à débourser le moindre centime. Mais cette pharmacie ne peut plus s'approvisionner auprès des laboratoires, car le Conseil national de l'ordre des pharmaciens leur a interdit la vente de médicaments à la CNOPS.
La caisse n'a donc d'autre choix que de délivrer des accords de remboursement à ses assurés, qui doivent acheter leurs médicaments directement dans les officines et attendre le remboursement des mutuelles. Le courrier du conseil de l'ordre sert les intérêts des laboratoires pharmaceutiques qui vont appliquer, via les pharmacies, des prix trois fois plus élevés que ceux de la pharmacie centrale de la CNOPS. C'est le constat que fait Abdelaziz Adnane, DG de la CNOPS, cité par le quotidien. D'après lui, ce courrier a programmé des ruptures de stock qui, progressivement, ont privé les assurés d'un droit acquis, celui du tiers payant en l'occurence.
L'origine du problème remonte au 15 mars dernier. A cette date, les organismes gestionnaires de l'assurance maladie et les pharmaciens ont signé une convention instaurant le mécanisme du tiers payant pour 86 médicaments dont le prix dépasse 1.000 DH. Cette convention devait se substituer à celle de 2012, qui se limite à 29 médicaments seulement. Sauf que les pharmaciens n'ont pas attendu la publication au Bulletin Officiel (BO) de cette convention pour passer à l'acte et court-circuiter la pharmacie centrale.