Les magistrats de la Cour des comptes ont encore frappé. Cette fois-ci, ce sont des agences publiques qui sont la cible des derniers rapports des hommes de Driss Jettou. Pour son numéro du 9 mars, le quotidien Les Eco rapporte les dysfonctionnements relevés pour l’ANPME, l’AMDI, l’ONMT et la Maison de l’artisanat (MDA). Globalement, on reproche à ces institutions une gestion financière qui laisse à désirer, des objectifs jamais atteints, ainsi que des failles managériales. Les auditeurs se sont alors penchés sur les exercices 2012 et 2013 et ont présenté, comme à leur habitude, des recommandations. Ainsi, d’après le journaliste du quotidien, la Cour des comptes a conseillé à ces institutions une refonte de leurs structures respectives et de leurs politiques managériales ou, encore, l’élaboration d’une évaluation pour chaque action menée, afin de voir en temps réel la réalisation des objectifs fixés. Le rapport note que cela pourrait changer avec l’avènement de nouvelles directions à la tête de trois de ces Agences et Offices, à savoir l’AMDI, l’ANPME et l’ONMT (non cités par la publication).
Par ailleurs, les hommes de Driss Jettou ont taclé l’ANPME dans son rôle principal d’accompagnateur des PME. Que ce soit à travers ses programmes Imtiaz, Moussanada ou encore Inma société, l’ANPME n’a pas atteint les objectifs escomptés. Pis encore, les comptes d'Inma affichent une aberration financière, les charges du personnel dépassant de loin le chiffre d’affaires. Ladite agence serait aussi en manque de profils en matière d'organisation et de structure, de dispositifs puissants pour la commercialisation des programmes, ainsi que d’un système de comptabilité adéquat.
Dans le cas de l’AMDI, le rapport pointe en particulier le fait qu’elle n’est pas très active dans la promotion du Plan national d’émergence industrielle. Il faut dire aussi que l’AMDI ne bénéficie pas d’un cadre bien précis concernant ses rôles. D’autant plus qu’entre février 2012 et septembre 2013, le poste de DG était resté vacant. L’ONMT, qui semble avoir laissé de côté sa principale mission, soit la promotion de l’image du royaume, n’a pas été à l’abri des critiques de la Cour des comptes. Celle-ci a relevé des dysfonctionnements au niveau de ses choix de positionnement, ainsi que des défaillances managériales, autant de points handicapant la capacité de réalisation des objectifs. Le quotidien rappelle aussi que l’Office n’a pas de système d’information intégrant tous les éléments nécessaires à son bon fonctionnement. De son côté, la MDA, qui a un plan s’étalant jusqu’en 2015, n’a pas réalisé ses objectifs. En 2011, par exemple, le chiffre d’affaires à l’export ne représentait que 5% des objectifs tracés pour la date butoir. Cela est notamment dû au plan d'action très approximatif et même hasardeux que la MDA a mis en place. L’Agence a aussi négligé la formation, la recherche et l’information commerciale durant ces dernières années. En tout cas, les rapports sont là et ils pointent avec précision les lacunes. Reste à voir si le législateur fera son suivi.