L’industrie du médicament aura été épargnée par la crise sanitaire liée au Covid-19. En dépit de la conjoncture difficile qui a marqué l'année 2020, le secteur termine l’année sur une note positive. Alors que le chiffre d’affaires annuel est de l’ordre de 15 milliards de dirhams, la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP) note, en 2020, une hausse allant de 1,5% à 2% par rapport à l’année antérieure.
Comment le secteur a-t-il pu tirer son épingle du jeu? Les fabricants locaux y sont pour quelque chose. D’après les responsables de la FMIIP, cette croissance enregistrée en cette année exceptionnelle est le résultat des performances d'une fabrication locale dynamique. "Nous pouvons souligner que les fabricants locaux ont joué leur rôle afin d’assurer la disponibilité des médicaments et, contrairement aux produits importés, nous n’avons enregistré aucune rupture de stocks à ce niveau", expliquent les membres de la Fédération dans les colonnes de La Vie Éco. Ceux-ci notent, par ailleurs, que l’ensemble des médicaments du protocole de soins du Covid-19 sont produits localement.
Pourtant, à en croire la Fédération, ce résultat a été obtenu dans la douleur. Selon la FMIIP, le maintien de l’activité et la croissance du chiffre d’affaires ont été atteints "au prix fort, parce que les industriels ont dû supporter l’augmentation du coût des matières premières importées qui a été multiplié par trois, ainsi que le coût du transport et de la logistique qu’ils ont dû payer cinq fois plus cher que d’habitude".
A cela s’ajoutent tous les investissements internes faits en vue de "maintenir l’activité des laboratoires et d’assurer la protection des salariés", selon la même source. Et d’ajouter: "La réorganisation des plannings de production et du transport du personnel a également eu un coût supplémentaire. Des primes de risques ont été servies au personnel des laboratoires".
Toujours selon la FMIIP, l’activité des laboratoires tournait au ralenti au cours des quatre mois de confinement. Pendant cette période, plusieurs structures ont enregistré une baisse de chiffre d’affaires variant entre 35% et 40%. Une conséquence directe de la fermeture des cabinets médicaux et de l’absence de prescriptions.
La Vie Éco note, à ce propos, que le secteur pharmaceutique s’est régulièrement développé et assure aujourd’hui la disponibilité des médicaments, aussi bien les princeps que les génériques. Aujourd’hui, 80% des produits sont fabriqués localement et 10% de la production locale est exportée essentiellement vers les pays d’Afrique, de la zone MENA et vers l’Europe. Ce qui, selon la Fédération, érige l’industrie du médicament en secteur stratégique à fort potentiel, tant sur le marché national qu’au-delà des frontières.