On savait la facture salée pour la SAMIR. Mais de là à découvrir pareille ardoise. Dans son édition du jour, L'Economiste révèle que le montant déclaré par les créanciers du raffineur, dans le cadre de la procédure d’entreprise en difficulté engagée par le tribunal de commerce de Casablanca, dépasse les 23 milliards de DH. Le groupe a, pour rappel, été pris de court par la décision judiciaire relative à sa liquidation, alors qu’il demandait à être mis sous protection judiciaire.
Au total, pas moins de 20 créanciers se sont déclarés dans ce dossier. Outre la Douane, il y a des établissements financiers et des entreprises marocaines et étrangères. Pour la Chambre du conseil, citée par L’Economiste, le caractère collectif des procédures fait que leurs intérêts sont en jeu. «Leur intervention est justifiée surtout que leurs créances sont exigibles et liquides». D’ailleurs, pour obtenir une expertise comptable de la société, un créancier comme BNP Paribas a fait valoir «la mauvaise gestion du conseil d’administration». Une expertise qui, comme l’indique le journal, a été réalisée par trois experts judiciaires. Résultat des courses: «une faiblesse des fonds propres et une situation financière déséquilibrée en raison des investissements entamés depuis 2007 par des emprunts à court terme».
Pour prétendre à leur dû, d’autres créanciers comme International Islamic Trade Finance Corporation, Fouré-Lagadec ou encore Lydec, sont passés par la saisie conservatoire sur le fonds de commerce et les biens meubles de la SAMIR.
Les moins chanceux, soit BB Energy, BP Oil International Ltd, ou encore le Crédit agricole Corporate and Investment Bank, sont «repartis» bredouilles. «Leurs demandes en intervention volontaire à la procédure ont été rejetées par la Cour», précise en effet L’Economiste.
Mais le rejet ne concerne pas seulement ces créanciers. Même la requête des agents et cadres du raffineur a été rejetée, eux qui réclamaient un redressement judiciaire et non pas une liquidation. Ceci étant, ils restent sereins étant donné que la liquidation est assortie d’un plan de continuation de 3 mois. Un délai qui peut être renouvelé. Autre signal positif pour eux: une cargaison de fuel brut qui, comme croit le savoir le journal, «sera incessamment livrée. «Elle devra permettre de relancer la production pour une quinzaine de jours. D’autres commandes (de la matière première) vont suivre».