La dette des entreprises non financières retrouve une trajectoire haussière. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte qu’elle a atteint 716 milliards de DH, en progression de 3,4%, pour représenter 70% du PIB. Le journal soutient qu’une deuxième baisse, après le recul de 2,8% enregistré en 2015, a été un mauvais signal. Surtout que les entreprises disposent encore d'une marge de manœuvre assez importante». Et pour cause, «le taux d'endettement à long terme d'un échantillon de près de 14.000 sociétés, analysé par Bank Al-Maghrib, s'est établi à 41%». Mais il est bien plus faible pour les PME (20%) et les TPE (10%). S’il a augmenté de 4 points pour l'ensemble des entreprises sondées par BAM, il s’est détérioré de 7 points pour la PME et de 5 points pour la TPE qui représentent les catégories de sociétés les plus impactées par le ralentissement de l'activité économique et la dégradation des délais de paiement. D’où une baisse de l'investissement.
«En même temps, c'est une population qui a peu recours au financement externe». Et il existe plusieurs raisons à cela, dont l’accès au crédit bancaire et aux autres sources de financement (Bourse, marché obligataire...). «Le Maroc est classé 101ème sur 190 dans le Doing Business 2017 en matière d'accès au financement. C'est l'indicateur sur lequel les progrès sont moindres depuis 2011. Le Royaume n'a amélioré son classement que de 12 points seulement», note le quotidien.
Même la politique accommodante de Bank Al-Maghrib et la concurrence sur le marché n’ont pas profité au TPME. «Le taux d'intérêt moyen appliqué aux crédits aux entreprises en 2016 a diminué de 49 points de base à 5,10%». Mais cela a plus profité aux grandes entreprises puisque le coût de l'argent a limité sa baisse à 13 points de base, soit 7,37% en moyenne pour le TPME.
Pour les TPME qui recourent au crédit, il y a la banque. Le tiers des financement bancaires est destiné à cette catégorie d’entreprises. Des financements dominés par les crédits à court terme.
«La banque centrale pousse les banques à renforcer les financements accordés à la clientèle des TPME. Depuis quelques mois, elles communiquent les notations de crédit, ce qui permet aux entreprises d'améliorer, si nécessaire, la qualité de leur dossier et de le rendre bancable».