Dès le mois d’octobre, la contribution des fonctionnaires à la CMR augmentera d'un point, rapporte L'Economiste dans son édition de ce lundi 5 septembre, Le journal souligne que les taux de cotisation passeront de 10 à 11% dans un premier temps, avant d’atteindre, en 2019, les 14%. L’effort sera également supporté par l’Etat dont les cotisations vont croître de quatre points sur quatre ans.
Cette mesure devrait retarder à 2024 l’épuisement des réserves du régime des pensions civiles gérées par la Caisse marocaine de retraites (CMR) et réduire les déficits cumulés de 19% à horizon 2061. Elle touchera les principaux paramètres du régime: taux de cotisation, âge de départ à la retraite et niveau de la prestation. L’objectif est d’atténuer la sous-tarification des prestations. La Cour des comptes estime que, contre 1 dirham cotisé, 1,99 dirham est déboursé. Elle parle aussi de taux de remplacement élevé et d’une sous-tarification qui s’est aggravée au fil du temps, amplifiant l’inadéquation de la tarification du régime.
Dorénavant, c’est la moyenne des salaires des dernières années de travail effectif (96 mois) qui servira de base de calcul de la pension. Cette mesure sera déclinée progressivement: la moyenne des salaires est fixée à vingt-quatre mois pour les personnes qui partiront à la retraite en 2017 et quarante-huit et soixante-douze mois respectivement pour les fonctionnaires qui le feront en 2018 et 2019. En revanche, les retraites de 2016 ne sont pas concernées et leur pension sera fonction de la dernière rémunération.
Le taux d’annuité sera également «retouché»: la nouvelle loi le ramène à 2%, le baissant ainsi de 0,5 point. Le taux d’annuité a jusque-là été l'un des principaux facteurs d’aggravation du déséquilibre du régime de retraite des fonctionnaires. Dans le cas particulier des départs anticipés à la retraite, le taux baissera à 1,5% contre 2% actuellement. Seule exception: les adhérents qui comptent quarante et un ans d’activité et pour lesquels le législateur a maintenu un taux d’annuité de 2%. En tout cas, à eux seuls, ces changements se traduiront par une baisse de 12% des déficits cumulés.