La Samir en panne sèche !

Installations de la Samir à Mohammédia. 

Installations de la Samir à Mohammédia.  . DR

Confrontée à des difficultés financières depuis la perte abyssale de plus de 3 milliards de dirhams en 2014, la raffinerie se retrouve en pénurie de matières premières et arrête donc temporairement son activité. Le stock de sécurité permettra de continuer d’alimenter le marché normalement.

Le 05/08/2015 à 18h36

Il fallait s’y attendre! La crise de trésorerie que traîne la Samir depuis plus d’un an a fini par impacter son activité. La filiale de Coral s’apprête à diffuser un communiqué, sous peu, pour annoncer une suspension temporaire de son activité de raffinage. La société l’admet elle même: c’est en raison de ses difficultés financières qu’elle se retrouve en rupture de matière première. Mais elle tient tout de même à rassurer: il ne s’agit que d’un retard de livraison qui entraînera une baisse de régime jusqu’à mi-août avant que la raffinerie ne puisse reprendre un rythme normal.

Entre temps, Samir devrait faire jouer le stock de sécurité qui lui est imposé du fait qu’elle détient au Maroc le monopole de raffinage des produits pétroliers, pour continuer d’approvisionner normalement le marché. Et en parallèle, les autorités avec les distributeurs ont pris toutes les dispositions nécessaires pour que les stations-service puissent continuer de tourner normalement en augmentant le quota des produits pétroliers raffinés importés.

Pour les connaisseurs du secteur pétrolier, le timing de cette annonce explosive de la Samir n’est pas fortuit. Le roi Salman est actuellement en vacances à Tanger. «Il est donc fort probable que Coral ait choisi ce moyen pour sensibiliser les hautes autorités saoudiennes sur la situation financière de sa filiale marocaine», nous explique un analyste financier. Une lecture d’autant plausible que la société cherche depuis des années déjà à renégocier avec les autorités marocaines sa marge de raffinage. Et ce genre de pratique de la part du groupe Coral n’est pas inédit. Le conglomérat saoudien avait rechigné pendant des années à respecter le plan d’investissement sur lequel il s’était engagé lors du rachat de l’ancienne société publique privatisée en 1995. Aujourd’hui donc qu’il a un plan de restructuration financier à mener à bien, il use de toutes les cartes qu’il a en main pour faire pression de manière à s’en sortir à bon compte.

Par Khalid Mesfioui
Le 05/08/2015 à 18h36