La Samir plombée par ses stocks

Le raffineur pointe du doigt la baisse des cours qui l’oblige à réévaluer ses stocks. En 2014, ses résultats rechuteront dans la zone rouge, d’après un profit warning récemment publié.

Le 10/12/2014 à 15h28

Les investisseurs commencent à s’habituer aux avertissements sur les bénéfices ou profit warnings de la Samir. Le raffineur vient d’informer le marché de ses pertes pour l’année 2014, à moins d’un mois de la clôture de l’exercice. Il évoque l’impact de la baisse des cours du brut qui l’oblige à réévaluer ses stocks de produits. En effet, les cours mondiaux sont passés de 110$/baril début juillet à 65$/baril actuellement, laissant prévoir un impact considérable sur les stocks.

Le raffineur rappelle qu’il a "l’obligation de détenir un stock stratégique de pétrole brut de 4 millions de barils en plus du stock outil représentant environ 15 jours de ventes". Pour une société qui a réalisé au premier semestre un chiffre d’affaires de 24,5 milliards de dirhams, 15 jours représentent un stock de près de 1,5 milliard de dirhams. La réévaluation du stock pourrait avoir un impact de plus d’un milliard de dirhams, si l’on tient compte d’un écart moyen de près de 30$/baril, entre l’achat et l’inventaire de fin d’année.

Un tel impact ne peut être comblé par les bonnes réalisations commerciales de la Samir. Cette dernière reconnait, en effet, que ses ventes locales, hors fuel industriel, ont progressé de 15% et que ses marges de raffinage se sont améliorées. Pour atténuer la baisse, la Samir affirme avoir agi sur la réduction de son niveau de stock et la mise en place d’instrument de couverture contre la fluctuation des cours des matières premières. Néanmoins, cela ne sera pas suffisant.

Pourtant, le premier semestre présageait la poursuite du redressement des résultats. La Samir avait enregistré un bénéfice de 211 millions de dirhams, malgré des charges financières de 250 millions de dirhams sur les six premiers mois de 2014. Il faut rappeler que sur le marché national, beaucoup de distributeurs de carburants se sont lancés dans des importations. Cette concurrence a plombé les ventes du raffineur qui a ensuite réagi par la création de la Société de distribution de carburants et combustibles (SDCC). Cette dernière commence à porter ses fruits, puisqu’au premier semestre 2014, elle enregistre un chiffre d’affaires de 476 millions de dirhams, tiré de 80.000 tonnes de carburants écoulées. Cela lui a permis de dépasser son seuil de rentabilité avec 12 millions de dirhams de bénéfice.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 10/12/2014 à 15h28