Les requêtes des aviculteurs sont nombreuses. Dans son édition du jour, L’Economiste soutient que le professionnels du secteur réclament «l’assainissement de toute la chaîne de valeur» en particulier dans «l’abattage et le transport qui sont dans un état d’insalubrité chronique».
Ils entendent «veiller à l’application stricte de la loi» qui régit la protection sanitaire des élevages avicoles, le contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles. Même si cette loi est applicable depuis 2004, le journal constate que la situation a peu évolué depuis. «Les cageots en bois continuent d’être massivement utilisés pour le transport du poulet et les ateliers d’abattage insalubres sont légion», assure le quotidien qui annonce que l’abattage incontrôlé dépasse les 80%. A cela s’ajoute la délivrance d’autorisations d’ouverture de type d’ateliers sans l’aval de l’Office national de sécurité sanitaire de produits alimentaires par les communes.
Il ne s’agit pour autant pas de supprimer leur activité mais d’assurer leur mise à niveau et de les soumettre à un cahier des charges spécifiques, sachant qu’une aide de 30.000 dirhams est prévue pour chacun des 3.200 points de vente de volaille recensés.
Les professionnels demandent également «l’application de la réglementation relative à l’approvisionnement de la restauration des collectivités»: elle représente entre 30 et 40% de la production des viandes blanches.
Aujourd’hui, la profession ambitionne l’exportation, sauf que l’insalubrité dominante l'en empêche. Si «l’amont se caractérise par des élevages modernes aux standards internationaux et des ateliers industriels d’abattage, ils cohabitent avec l’informel et le traitement insalubre des viandes». Une situation qui entache l’origine Maroc dans sa globalité.
Il faut noter que le statut réglementaire du secteur entrave la compétitivité. Et pour cause, les éleveurs avicoles sont considérés comme «marchands de volailles en gros» pour le fisc et donc hors statut de producteur agricole. Ils sont donc soumis à d’autres contraintes fiscales, notamment la non-récupération de la TVA sur les œufs. D’où leur demande de reclassement du secteur avicole comme activité agricole. «Le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, s’est dit prêt à soutenir les professionnels pour que leur demande soit insérée dans la prochaine loi de finances».
Dans le pipe également, l’introduction d’une couverture des risques dans le secteur avicole. Il restera «à élaborer des formules adaptées à la spécificité de l’élevage des volailles».