Lors de sa dernière sortie, Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan, a prévu pour 2015 une croissance de 4,8 %. Une bonne performance au vu de son impact sur le chômage, sur la consommation des ménages, mais des incertitudes sont à prévoir. Parmi les craintes, le quotidien l'Economiste du 20 janvier, relève le point de l'épargne nationale. Celui-ci, devrait être en 2015, selon les prévisions du HCP, à 25,7% alors qu'il pointait en 2013 à 26,6%, le journal ne prévoit malheureusement aucune explication liée à cette baisse. Cette épargne servirait normalement à financer les investissements publics. Par ailleurs, et pour réduire le recours à l'endettement l'Etat devrait, selon le HCP, rationaliser ses charges de fonctionnement. L'Economiste prend l’exemple de la masse salariale, qui représente 11 % du PIB, et qui grimpe d'année en année de 7%. Par ailleurs, le taux de remplissage des barrages qui est estimé assez suffisant, laisse le HCP penser qu'on pourrait avoir une très bonne récolte avec 70 millions de quintaux, au profit des éleveurs et des arboriculteurs fruitiers. Ainsi, la part de l'agriculture dans le PIB progresserait de 9,3%. En parallèle, 170 000 emplois devraient être créés pour faire passer le taux de chômage à 9,8% à 9,6%. L'export de son côté, connaîtrait une hausse de 6,7% contre 7,7% qui induirait à une balance commerciale de 11,8%.
L’exceptionnel au service du déficit
2014 a été aussi marquée par la réduction des dépenses de la Caisse de compensation de 15 milliards de dirhams (la seule économie réalisée en matière de dépenses de fonctionnement), 13 milliards du conseil de coopération du golfe, 2 milliards issus de la privatisation ainsi que les 2,3 milliards de dirhams de la contribution libératoire. Le quotidien estime que ce sont ces recettes exceptionnelles qui ont permis de stabiliser les déficits. 17,4 milliards en recettes exceptionnelles contre 202,5 milliards de dirhams des encaissements de l'Etat en quasi-stagnation. Rappelons aussi que, en 2014 les contributions des entreprises publiques ont baissé de 26,7% à 9,8 milliards. Le déficit budgétaire a, certes, reculé de 49 milliards de dirhams en 2014, mais cela reste en deçà des prévisions de la loi de finances. Dans ce sens, et avec l'arrêt des subventions pétrolières, l'Etat pourrait dégager des ressources supplémentaires pour l'investissement. D'un autre côté, 6 milliards de dirhams doivent toujours être payés aux entreprises. En 2015, il est prévu que le déficit budgétaire passe à 4,5% du PIB contre 5% en 2014. Cela dit, l'endettement du trésor pourrait se creuser encore plus pour que l’Etat puisse combler son déficit. Lahlimi estime dans ce sens que les 14 points de plus qu’a accusés l'endettement du trésor entre 2000 et 2014 sont très préoccupants.