Les tendances prévisionnelles du Centre marocain de conjoncture (CMC) seront de plus en plus scrutées, alors que la tendance de la politique monétaire qui se dessine est à l’assouplissement, et que les analystes tablent sur une révision à la baisse du taux directeur par Bank-Al Maghrib d’ici à la fin de 2024.
Dans une note récemment diffusée, relayée par Les Inspirations Éco de ce mercredi 12 juin 2024, le CMC analyse les perspectives d’un retour à une politique monétaire plus accommodante, dans un contexte de désinflation.
Les Inspirations Éco signale donc que pour le CMC, «la relance de la dynamique de croissance s’impose dans les conditions actuelles, pour pousser l’économie vers son meilleur potentiel de production et répondre aux multiples attentes en termes d’emploi, de progrès social et d’inclusion. Un dynamisme stimulé par les vastes chantiers dans lesquels il (le Royaume, Ndlr) est engagé».
Il s’agit, notamment, du développement d’infrastructures économiques et sociales, ainsi que du programme d’élargissement de la protection sociale, or ces chantiers requièrent des investissements colossaux dont le financement ne peut être assuré de façon soutenable sur le long terme que par une dynamique de croissance régulière, plus intense et plus inclusive.
Le CMC évoque par ailleurs une consolidation progressive des comptes publics, constatée depuis 2023, et la restructuration de la politique actionnariale de l’État.
Ces politiques publiques contribuent à un élargissement des marges de manœuvre budgétaires, et permettent donc de s’engager dans une dynamique économique accrue, via des efforts supplémentaires consentis dans les investissements publics, à même d’instaurer des conditions plus propices au fait d’entreprendre et de prendre des risques.
Les Inspirations Éco écrit à ce propos qu’en ce qui concerne les conditions de financement, déterminantes, celles-ci sont «un véritable handicap pour l’entreprise, sachant que les orientations arrêtées en matière de politique monétaire peuvent jouer à propos un rôle décisif».
De ce point de vue, compte tenu du processus de désinflation engagé depuis le début de l’année, le desserrement de l’étau monétaire, de plus en plus patent, pourra être d’un grand apport à la dynamique des investissements et à la relance de l’activité.
Les chocs successifs subis par le Maroc ont freiné son élan de croissance, alors même que la sécheresse sévit encore, et que ses effets se font toujours ressentir.
À ces facteurs aggravants, s’ajoute un contexte international empreint d’incertitudes, et selon cette note diffusée par le CMC, «l’écart de la production par rapport à son potentiel ne cesse de s’amplifier, réduisant d’autant les chances pour l’économie nationale d’échapper au piège des pays à revenus intermédiaires».