Le HCP vient de livrer ses prévisions de croissance pour l’année en cours et la suivante. Selon le quotidien l’Economiste daté du 2 juillet, il est prévu, pour 2015, 4,3% de croissance. Mais les équipes de Lahlimi restent pessimistes pour 2016, prévoyant un taux de croissance d’à peine 2,6%, en adéquation avec les attentes du CMC qui a annoncé 2,8% de croissance pour l’année prochaine. Les organismes internationaux comme le FMI ou la Banque Mondiale restent, quant à eux, plus optimistes et tablent respectivement sur des taux de 5% et 4,8%.
Dans les détails, c’est la production céréalière, jugée moyenne, qui devrait peser lourdement sur les perspectives de croissance du royaume. Le secteur tertiaire connaîtra 3,4% de croissance et le secteur industriel 2,3% seulement. Selon le Haut commissaire au plan, Ahmed Lahlimi, le pays n’a pas engagé les réformes structurelles qui lui permettraient de bénéficier d’une conjoncture internationale plutôt favorable.
La reprise qu’a connue l’année 2015 s’explique, entre autres, selon le HCP, par la baisse du cours du pétrole. Cependant, les activités non agricoles ont connu une chute par rapport aux années précédentes, avec un taux de croissance de seulement 2,5 % en 2015, contre une moyenne de 4,2% sur la période allant de 2007 à 2014. Malgré tout, pour les années futures, le HCP se veut rassurant et promet une poursuite de la croissance. Pour les télécoms, les analystes du HCP prévoient une croissance à 6,5%. Pour le tourisme, la situation semble moins bonne, avec un taux de 2,7% contre 5% en moyenne pour 2007-2014. L’année 2015 devra en fait surtout remercier la demande intérieure et la consommation des ménages.
Par ailleurs, Ahmed Lahlimi s’est montré exigeant et a demandé des réformes urgentes de la caisse de compensation et des caisses de retraite. Le secteur public est lui aussi appelé à s’améliorer, puisqu’il absorbe à lui seul 20% du PIB. Lors de sa conférence de presse, le patron du HCP a demandé, pour 2016, de fournir plus d’efforts pour l’amélioration du climat des affaires, l’encouragement de l’investissement et l’activation d’une réforme du modèle fiscal.