Le Maroc a évité de justesse une rétrogradation de la liste grise à la liste noire des paradis fiscaux de l’Union européenne. A quelques jours de la tenue de la réunion des ministres des Finances de l’UE, un rapport de l’ONG Oxfam avait placé le Maroc sur une liste de 18 pays qui risquent de passer de la liste grise à la liste noire. Il n’en était rien. Les engagements présentés par les autorités marocaines et les progrès réalisés en matière de réglementation fiscale auraient finalement convaincu l’UE de maintenir le royaume sur la liste grise des paradis fiscaux.
Outre les cinq pays déjà présents sur la liste noire (les Samoa américaines, Samoa, Guam, Trinidad et Tobago et îles Vierges américaines), se sont ajoutés: Aruba, Belize, Bermude, les Fidji, Oman, Vanuatu, Dominique, Barbados, Emirats Arabes Unis et les îles Marshall.
La présence des EAU sur cette liste noire a posé problème, l'Italie rechignant à classer parmi les mauvais élèves un important partenaire économique. Ce pays du Golfe a en effet réalisé d'importants investissements en Italie.
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A son arrivée à la réunion des 28, à Bruxelles, le ministre italien des Finances Giovanni Tria avait fait part de ses doutes. "Il ne s'agit pas d'un véto, il s'agit d'avoir exprimé une opinion sur le fait que les Emirats ont présenté à la Commission la nouvelle législation qu'ils doivent approuver et qui est pleinement conforme avec ce qui est demandé", avait expliqué M. Tria.
"C'est seulement un problème de temps (...) De toute façon, tout sera résolu quand cette législation sera approuvée et donc les Emirats, si aujourd'hui je suis réaliste, sortirons tout de suite après", a-t-il ajouté. Cette liste, qui compte aujourd'hui 15 pays, a été dressée pour la première fois en 2017 à la suite de plusieurs scandales, dont le Panama Papers et LuxLeaks, qui ont poussé l'UE à faire davantage pour lutter contre l'évasion fiscale des multinationales et des riches.