Décidément, les ventes de ciment au Maroc commencent à s'essouffler. Après avoir commencé l'année sur une belle note, les ventes des cimentiers marocains se calment. En effet, ces derniers avaient bouclé l'année 2015 sur une bonne performance et semblaient prêts à réitérer l'exploit en 2016. Cependant, les mois d'avril et de mai ont rompu avec l'embellie. Ainsi, le cinquième mois de l'année s'est bouclé sur un recul des ventes de 6,15% par rapport au même mois de l'année précédente. Simple fléchissement ou début de crise? Telle est la question que se pose Aujourd'hui le Maroc dans son édition du mardi 21 juin.
Il va falloir attendre les performances des prochains mois pour en juger. Face à la morosité qui caractérise le secteur immobilier depuis quelques années déjà, la consommation et, donc, les ventes de ciment au Maroc avaient fini par montrer des signes évidents d'essoufflement avant de se reprendre durant la seconde moitié de 2015. Les chiffres des ventes avaient légèrement bondi après d'importantes baisses enregistrées au cours des mois d'août, d'octobre et de novembre 2015. La tendance s'est poursuivie en 2016 avec une bonne tenue des ventes à fin mars. En revanche, les mois d'avril et de mai ont été moins fructueux pour les professionnels du secteur. C'est ce qui se dégage des chiffres relatifs à l'évolution de la consommation nationale de ciment au titre des cinq premiers mois de 2016, chiffres publiés par le ministère de l'Habitat et de la politique de la ville.
À noter que depuis l'année 2012, les ventes de ciment se sont inscrites en repli de 1,6%, puis de 6,4% en 2013 et de 5,4% en 2014. Une saga qui a pris fin en 2015 avec une évolution positive de 1,36% des chiffres des ventes de ciment. Le mois de mai 2016 enregistre une baisse de la consommation de ciment équivalente à 6,15%, contre une baisse de 2,71% un mois auparavant. En ce sens, la consommation cumulée de ciment, sur tout le Maroc, s'est élevée à 6.421.451 tonnes sur les cinq premiers mois de 2016, contre 6.172.324 tonnes sur la même période en 2015. Cette embellie de 4,04 % reste toutefois timide et en net recul par rapport aux réalisations des mois précédents. Cette situation trouve son origine dans la rareté et la cherté du foncier, notamment dans les régions de Casablanca et Rabat, et le renchérissement du coût de la construction qui demeure un handicap pour les promoteurs.