Richard H. Thaler a montré comment certaines caractéristiques humaines, comme les limites de la rationalité et les préférences sociales "affectent systématiquement les décisions individuelles et les orientations des marchés", a expliqué Göran Hansson, le secrétaire général de l'Académie royale des sciences de Suède qui décerne le prix.
Diplômé de l'université de Rochester (Etats-Unis), Richard H. Thaler a notamment théorisé le concept de "comptabilité mentale" expliquant la façon dont les individus "simplifient la prise de décision en matière financière en créant des cases séparées dans leur tête, en se concentrant sur l'impact de chaque décision individuelle plutôt que sur l'effet global", selon l'académie.
"Il a aussi montré combien l'aversion aux pertes peut expliquer pourquoi les individus accordent une plus grande valeur à une chose s'ils la possède que s'ils ne la possèdent pas", un phénomène appelé "l'aversion à la dépossession", a-t-elle poursuivi.
Agé de 72 ans, issu de l'Ecole de Chicago créée par Milton Friedman et qui a donné de nombreux prix Nobel, le lauréat confirme l'écrasante domination des Américains au palmarès du "prix en sciences économiques en hommage à Alfred Nobel" décerné pour la première fois en 1969.
Joint par l'académie, M. Thaler, qui va toucher 9 millions de couronnes suédoises (944.000 euros), s'est dit "très heureux" d'être récompensé par le prix Nobel et a dit promettre d'essayer "de dépenser son prix de la façon la plus irrationnelle possible".