Le système de santé de Fès en panne d’investissement public

À Fès, le secteur public de la santé, socle de l’économie locale et régionale, révèle de graves carences liées au manque d’investissements. DR

Revue de presse À Fès, le système de santé publique, pilier essentiel de l’économie locale et régionale, montre des signes inquiétants de sous-investissement. Entre infrastructures vieillissantes, surcharge du personnel et demande croissante de soins, les inefficiences générées dépassent le cadre sanitaire pour peser lourdement sur la productivité, les coûts opérationnels et l’attractivité économique. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 14/09/2025 à 20h25

Le secteur de la santé publique dans la préfecture de Fès, qui dessert plus de 1,25 million d’habitants, fait face à une convergence de contraintes structurelles dont les implications économiques sont considérables. Les pressions sur les infrastructures, le personnel et la demande croissante de soins posent des risques non seulement pour la qualité des services, mais aussi pour l’efficacité économique du système, écrit le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 15 septembre.

Les principaux hôpitaux de la ville, concentrant la majorité de l’activité médicale, présentent un niveau d’obsolescence préoccupant. L’hôpital Al Ghassani, ouvert en 1935, et l’hôpital Ibn Khatib, datant de 1912, sont classés parmi les structures les plus dégradées, tandis que l’hôpital Ibn Baitar, construit en 1975, est également menacé de ruine. Au-delà des enjeux sanitaires, cette vétusté entraîne des coûts indirects importants: difficultés à maintenir les standards modernes d’hygiène, inefficacité dans la circulation des patients et du matériel, et impossibilité d’installer des équipements médicaux de pointe. Ces limitations freinent les investissements dans les soins spécialisés et réduisent la productivité des établissements, générant des pertes économiques substantielles pour le système de santé et pour la collectivité, lit-on.

Le ratio habitants/infirmier dans la préfecture s’établit à 4 092, très au-dessus de la moyenne nationale de 969. Cette surcharge de travail diminue la productivité individuelle, augmente le risque d’erreurs et conduit à une utilisation inefficace des ressources humaines, un coût économique indirect souvent sous-estimé. La concentration géographique des médecins dans les hôpitaux centraux amplifie ces effets, avec des services d’urgence saturés et des flux massifs de patients qui pourraient être pris en charge dans des structures de soins primaires. Le fonctionnement permanent à haute intensité des unités d’urgence représente une charge financière et organisationnelle considérable.

«Le vieillissement de la population et la hausse des maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension, augmentent la demande de soins sur le long terme, mobilisant de manière permanente des ressources coûteuses», souligne Les Inspirations Eco. Par ailleurs, Fès joue un rôle de pôle sanitaire régional, accueillant des patients provenant des provinces environnantes pour des pathologies complexes. Cette attractivité régionale, si elle reflète la qualité des services, engendre des coûts supplémentaires en termes de personnel, d’équipements et de logistique, et limite la capacité d’investissement pour l’amélioration du parc hospitalier.

Le système de santé de Fès illustre comment des contraintes structurelles peuvent se traduire par des inefficiences économiques importantes. L’obsolescence des infrastructures, la surcharge du personnel et la demande croissante entraînent des coûts directs et indirects élevés, tout en limitant la productivité et l’investissement dans des services spécialisés. Des réformes ciblées, incluant la modernisation des hôpitaux et la redistribution des ressources humaines, sont essentielles non seulement pour la santé des citoyens, mais aussi pour la performance économique globale du système de soins.

Par La Rédaction
Le 14/09/2025 à 20h25