Le textile marocain en quête d’intégration et de compétitivité

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Revue de presseKiosque360. Le président de l’Association marocaine du textile habillement (Amith), Anass El Ansari déplore que 85% des intrants dans la production nationale sont importés. Résultat: des risques de retards de livraison et des carences en compétitivité. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 04/01/2023 à 22h37

Industrie névralgique pour l’économie marocaine, avec 1.600 entreprises et quelque 200.000 emplois, le textile a su dépasser le dérèglement des chaînes d’approvisionnement à cause du Covid-19 et de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. A fin novembre 2022, les exportations du secteur ont dépassé 34 milliards de dirhams, affichant une croissance à 2 chiffres par rapport à la même période en 2021, «et même par rapport à la même période avant la crise», écrit le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 5 janvier, citant Anass El Ansari, président de l’Association marocaine du textile habillement (Amith).

«Le Maroc figure depuis des décennies dans le top 10 des fournisseurs d’habillement de l’Europe, dont il est aujourd’hui le deuxième fournisseur dans le bassin méditerranéen», souligne le responsable dans un entretien au quotidien. Le secteur peut faire mieux, mais il risque à tout moment de ne pas être au rendez-vous avec ses clients étrangers. Et pour cause, 85% des intrants dans la production nationale sont importés.

Cette situation expose le secteur au risque de retards de livraison, voire de rupture des chaînes d’approvisionnement, et le prive ainsi de la possibilité de profiter pleinement de certains accords de libre-échange qui imposent des règles d’origine strictes.

«Il devient donc urgent d’investir dans le renforcement des capacités marocaines dans l’amont textile pour accroître l’intégration verticale du secteur et donc sa compétitivité», insiste El Ansari. La finalité est d’arriver à un produit marocain intégré. L’enjeu est grand et la conjoncture est loin d’être favorable. L’inflation est passée par là.

L’urgence se justifie d’autant plus que les donneurs d’ordre étrangers connaissent une augmentation de leur niveau de stock faute de demande de la part des consommateurs qui achètent moins d’articles textiles, leurs budgets étant pressurés. Pour les usines marocaines, il faudra donc mettre l’accent sur la flexibilité en termes de volumes de commandes, mais aussi sur la rapidité en matière de production et de livraison. Les atouts ne manquent pas pour répondre à cette mutation de la demande, rassure le président de l’Amith. Il faudra pour cela faire preuve d’une grande réactivité.

Par Nabil Ouzzane
Le 04/01/2023 à 22h37