Le textile reprend du poil de la bête. Dans son édition du jour, L’Économiste révèle que le secteur se remet de la pandémie du coronavirus avec une hausse de 23% des exportations vers l’UE depuis janvier 2021. Il assure qu'il s'agit de "la plus forte hausse des pays exportateurs vers cette destination en comparaison avec les concurrents du Royaume, notamment la Chine (+5%), la Turquie (+17%), l’Inde (+1%) ou encore le Vietnam (2%)…" Au point de faire remonter le Maroc à la 7e position des fournisseurs de l’UE, après avoir perdu 2 places en 2020. Mieux, les performances du secteur sont remarquables, puisque "la déclinaison sectorielle du plan d’accélération industrielle s’est traduite par la création de 116.500 emplois entre 2014 et 2020, alors que l’objectif était d’en créer 100.000. La pandémie de coronavirus n’a pas empêché la création de 10.684 emplois pour l’année 2020". Au total, 203 projets totalisant 5,4 milliards de dirhams d’investissements et ayant bénéficié de l’accompagnement du ministère ont été générés. Selon le quotidien, ces investissements, répartis sur 8 régions, permettraient la création de 31.130 emplois et un chiffre d’affaires de plus de 12 milliards de dirhams, dont 8 milliards à l’export. Ils sont répartis sur les segments du fast-fashion et de l’habillement (52%), du textile technique (17%), du denim, de la maille, de la distribution et du textile de maison. Pour ce qui est des entreprises ayant bénéficié du plan d’accélération industrielle, le quotidien donne l'exemple de Crossing qui a investi plus de 60 millions de dirhams dans un projet en cours de réalisation, permettant de créer près de 500 emplois directs et indirects dans la production du marché «1 million de cartables». L'Économiste rappelle que le textile, qui compte actuellement 1.628 unités, emploie 189.000 salariés, soit 22% des emplois sur le plan national et génère un chiffre d’affaires de 50,48 milliards de dirhams dont 36,5 milliards de dirhams à l’export, avec une valeur ajoutée de 15,88 milliards de dirhams. Les revenus additionnels à l’export, entre 2014 et 2020, ont atteint 5,5 milliards de dirhams, en hausse de 500 millions de dirhams par rapport à l’objectif initial. "Au cours de la période de la pandémie, le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 28,6 milliards de dirhams", précise-t-il en affirmant que de nombreuses unités industrielles ont fait preuve d’agilité en se reconvertissant dans la fabrication des masques pendant la crise. Ce qui a permis l’émergence d’une nouvelle filière. L'Économiste n'a pas omis de parler de l'instauration de la préférence nationale au profit des entreprises marocaines en matière de commande publique. "L’objectif étant de cesser de financer la création d’emplois à l’étranger au détriment des nationaux, d’autant qu’il s’agit de deniers publics ou du moins de devises inutilement «expatriés", assure-t-il. D'ailleurs, "la stratégie de substitution des importations par la production locale s’est déclinée par la mise en place en septembre 2020 d’une banque de projets concrets, prêts à la réalisation avec une fiche détaillée pour chaque investissement", fait-il savoir. Dans ce cadre, 80 projets ont été retenus dans le secteur du textile, totalisant un investissement de plus de 2,5 milliards de dirhams, avec à la clé près de 9.000 emplois. Le chiffre d’affaires local potentiel est estimé à 2,47 milliards de dirhams contre 3,17 milliards à l’export.
Par Rachid Al Arbi
Le 01/07/2021 à 21h33