Dire que les ménages marocains sont endettés est un euphémisme. Dans son édition du jour, L’Economiste révèle, en se basant sur un rapport du CMC, qu’un tiers des foyers s’endettent ou puisent dans leur épargne pour boucler leurs fins de mois. A tel point que cette situation, qui implique une dégradation du pouvoir d’achat, est devenue quasiment banale pour une majorité des ménages. Les découverts bancaires, les crédits immobiliers et à la consommation sont devenus légion. Ainsi, 15% des clients ont recours aux facilités de caisse en dépit des taux d’intérêt élevés (jusqu’à 14,3%).
Plus globalement, la dette financière des ménages est principalement composée des prêts immobiliers et des crédits à la consommation. D’ailleurs, ces financements ont augmenté de plus de 5% en 2015, une progression encore plus importante que celle réalisée une année auparavant. Au total, leur encours s’est chiffré à 300 milliards de DH en 2015, culminant à 30% du PIB. Le Maroc dépasse ainsi de loin le niveau de pays émergents comme le Brésil ou la Turquie. Dans ces conditions, les ménages marocains sont plus endettés en 2015 avec un niveau de 40.700 DH, contre 38.600 DH en 2014. 46% de ce total a été consacré au logement et 36% à la consommation.
Le risque de surendettement des ménages au Maroc est donc plus que réel. Il peut être un facteur négatif pour la stabilité financière.
