Le double choc de l’offre et de la demande provoqué par l’arrêt brutal de l’économie durant la période de confinement a entraîné de graves séquelles sur le secteur des assurances. Même si rien n’est encore acquis, l’heure du premier bilan a sonné pour les assureurs. L’Economiste, dans son édition du 20 juillet, revient sur les pertes significatives essuyées par le secteur des assurances.
Selon les données de la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance, les primes émises à fin mai par les compagnies affichent un retrait de 4,7% à 3,4 milliards de dirhams, contre 3,6 milliards il y a un an. «Le recul du chiffre d’affaires était prévisible», affirme Bachir Badou, directeur général de la FMSAR, dans les colonnes du quotidien.
Le journal associe les maux dont pâtit le secteur au recul des encaissements et à la frilosité des marchés financiers. En effet, depuis que la crise a frappé ce secteur d’activité, les encaissements se sont effondrés avec un taux d’encaissement n’excédant pas les 35% en mai. Durant le confinement, rapporte encore le quotidien, l’envoi des mises en demeure a été retardé pour un grand nombre d’assurés, en attendant un effet rattrapage sur les encaissements des primes durant les quelques mois à venir.
En dépit de la morosité de la conjoncture, les performances du secteur demeurent tirées par la performance des opérations vie et capitalisation, malgré un net retrait pour le quatrième mois consécutif et un volume d’affaires en recul de 1,2%. Pour ce qui est de la branche non-vie, les primes émises ont chuté de 8,3% sous l’effet, notamment, du retrait de 65,8% des accidents du travail et des maladies professionnelles.
Afin de prévenir les conséquences sur les équilibres financiers du secteur, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Acaps) a pris des mesures d’assouplissement concernant «les provisions sur primes et cotisations impayées émises entre le 1er octobre 2019 et le 31 décembre 2020». Ainsi, rapporte le journal, entre le 1er juin 2020 et le 31 mai 2021, les compagnies d’assurances ont décidé d’accorder, au moment du renouvellement, «un rabais à condition que le véhicule ait été assuré pendant la durée du confinement».