"En Afrique de l’ouest les banques marocaines via les acquisitions réalisées et les ouvertures «extensives» d’agences, ont «détrôné» leurs homologues françaises qui constituaient les acteurs historiques de cette zone". La messe est dite et c’est Nouvelles Donnes qui officie. Ce cabinet International spécialisé dans les problématiques de développement des entreprises tire des conclusions sans appel dans son étude annuelle "Banking Survey Emerging Markets", laquelle a été présentée à la presse, ce lundi 19 janvier à Casablanca.Cette agence passe en revue le secteur bancaire dans 66 pays répartis dans 6 zones, à savoir Amérique latine, Afrique du nord et subsaharienne, Asie, Europe de l’est (PECO), Moyen-orient. "Notre approche est basée sur l’analyse des résultats d’un large échantillon de banques (840 banques et 280400 agences) sur une période de 8 ans.
Une stratégie d’extension payanteAinsi "Attijariwafabank est aujourd’hui en Afrique de l’Ouest l’acteur le plus dynamique de la zone avec plus de 13,5% de parts de parc d’agences", souligne Jean Marc Velasque, partner chez Nouvelles Donnes. La BMCE arrive troisième juste derrière Ecobank, avec 11,7%, alors que la Banque Atlantique du groupe Banque Populaire qui représentait juste 2% en 2012, pèse pour 8,2%, à la 4ème position.Les banques marocaines ont misé sur l’extension de leur réseau aussi bien grâce à une croissance interne qu’externe. En 2007, les banques françaises possédant presque deux fois plus d’agences que les marocaines. Sept ans plus tard, on constate exactement l’inverse dans les zones ayant comme monnaie le franc CFA, notamment l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’ouest (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). La stratégie est payante, puisque les banques marocaines dégageaient déjà le même revenu, à savoir le produit net bancaire.
Privilégier l’équipement de la clientèleL’étude s’est également intéressée au challenge des banques marocaines pour les années à venir. Jusqu’ici, le développement des établissements bancaires a été mû par l’extension des réseaux. Le nombre d’agences a doublé en 8 ans, atteignant 4780 en 2013. Aujourd’hui, le Maroc est au même niveau que la plupart les pays d’Europe de l’Est. Il sera de plus en plus dificile de rentabiliser les nouvelles agences. L’extension du réseau devrait donc connaitre un coup de frein. D’ailleurs, en 2014, les ouvertures d’agences ont été moins importantes que par le passé. "Le nouveau défi auquel sont confrontées les banques marocaines est de renforcer l’équipement de la clientèle", souligne Jean Marc Velasque. Pour ce faire, elles devront d’une part renforcer les compétences commerciales de leur capital humain et d’autre part, mettre en place des plateformes téléphoniques pour l’équipement de leur clientèle.