«Les banques continuent de serrer la ceinture en matière d’ouverture d’agences», nous révèle La Vie Eco dans son édition du 22 janvier. En 2015, elles n’ont ouvert que 210 guichets, ce qui porte leur réseau à plus de 5.135 agences. L’hebdomadaire précise qu’il s’agit là des huit grandes banques commerciales, sachant que les données de la BMCI «ne sont pas susceptibles de bouleverser la tendance du marché».
Ce rythme d’ouverture de 2015 est bien meilleur que celui enregistré en 2014, année durant laquelle les banques n’ont inauguré que 190 agences. Mais il reste bien loin des niveaux affichés au plus fort de la bataille pour l’extension du parc, entre 2006 et 2013, où la moyenne annuelle s’établissait à 300 nouvelles agences, «faisant presque doubler le réseau qui n’était encore que de 2.422 agences, il y a 10 ans».
Si les banques calment aujourd’hui leurs ardeurs, c’est bien pour contenir leur coût. Le coefficient d’exploitation du secteur bancaire (charges générales d’exploitation rapportées au PNB) a sensiblement augmenté de 47% à 50% sur la période 2006-2013. Le Produit net bancaire (PNB) dégagé par agence «s’est dégradé chez quasiment tous les établissements».
En réduisant aujourd’hui la cadence, les banques semblent se donner le temps de digérer l’extension de leurs réseaux en les rendant plus efficaces commercialement. Le cabinet français Nouvelles Donnes, auteur d’une récente étude sur les réseaux bancaires au niveau des pays émergents, rapporte que près des deux tiers des effectifs déployés en agence au Maroc sont affectés aux guichets et à des tâches de traitement et de contrôle, tandis que seulement 21% des ressources sont affectés au conseil commercial. A titre de comparaison, en France, 60% des agents sont affectés à des tâches commerciales et 20% opèrent dans les guichets, sachant que le traitement et le contrôle sont automatisés.