Informel, manque de matière première, concurrence étrangère, baisse de la demande locale, contrebande… Les bijoutiers veulent en finir avec l’anarchie qui règne dans leur secteur, rapporte L’Economiste dans son édition du lundi 31 juillet. Le quotidien affirme ainsi que les professionnels ont demandé à Aziz Rebbah, ministre des Mines, de réguler le marché des métaux précieux, particulièrement celui de l’or.
Selon les membres du bureau de la Fédération nationale des bijoutiers, les orfèvres nationaux se trouvent confrontés à un manque de matière première sur le marché «légal» et déplorent que les artisans marocains ne puissent profiter de la richesse nationale. Toute la production de Managem est, en effet, exportée. Les orfèvres sont donc contraints d’acheter des bijoux anciens sous des formes que les contrôleurs financiers n’admettent pas, pour absence de facture et manque de traçabilité. Les professionnels souhaitent donc que soit créée une entité ou un circuit permettant l'achat de produits anciens en toute transparence. Les professionnels veulent aussi dupliquer le modèle existant pour l’approvisionnement en argent via le comptoir installé par Managem, à Tiznit. Et ce, pour se procurer la matière première de manière régulière et transparente.
Une fois qu'ils disposeront de la matière première, les bijoutiers marocains se disent prêts à attaquer d’autres marchés, notamment ceux de l’Afrique et du Moyen-Orient, pour concurrencer les produits turcs et italiens. Les bijoux marocains sont d’ailleurs très demandés sur ces marchés. Pour ce qui est des pierres fines, le ministre a informé les membres du bureau que la loi sur les mines permettait de rechercher toute substance autre que les phosphates et les hydrocarbures. Il leur a ainsi clairement signifié qu’ils pouvaient créer une société dédiée et entreprendre les recherches.