Les temps sont durs pour les bureaux de change. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que les cambistes indépendants jouent un rôle important dans la collecte de devises, sauf que beaucoup d’entre eux pourraient ne pas survivre à trois mois d’inactivité voire plus, car les frontières restent fermées jusqu’à nouvel ordre. «Les 1.000 points de vente canalisent en effet, chaque année, 50 milliards de dirhams en devises, soit 80% des billets de banque captés par le Royaume ou 20% des réserves en devises», précise le journal. Leur ouverture n’était pas justifiée en l’absence de touristes venant de l’étranger, «leurs gérants ne survivent que grâce à l’allocation forfaitaire de 2.000 dirhams versée par la CNSS». Or, ils ne peuvent pas même se diversifier.
«En plus d’être obligés de nous en tenir à un objet unique, nous subissons une rude concurrence de la part des banques et des sous-délégataires que sont les hôtels et maisons d’hôtes classés, les agences de voyages dans les ports et autres sociétés de location de voitures. Des opérateurs qui, outre le change, exercent d’autres activités», déclare Abdesalam Yamllahi, président de la Fédération nationale des associations régionales des bureaux de change, cité par le quotidien. De plus, ils ne sont habilités ni à recevoir ou à effectuer des virements, ni à servir des dirhams aux touristes et MRE via une carte de paiement internationale. En revanche, ils subissent beaucoup de contraintes comme la marge que réalisent les banques sur la cession des devises qui varie entre 2,97% par rapport au cours moyen des billets BAM et 1,38% contre une marge de 0,2% au profit des bureaux de change.
Hormis la concurrence des banques, il y a aussi celle des intermédiaires qui opèrent dans l’informel. L’Economiste relève que les rapports banques-bureaux de change sont jugés asymétriques. «Les premières ont la possibilité de conserver sans limite les devises collectées pour les revendre à leur convenance. En revanche, les bureaux de change doivent céder aux banques, dans les 24 h, leurs excédents au-delà de 500.000 dirhams».