«Le comportement des paiements inter-entreprises a continué à se dégrader en 2015… et l’éclaircie ne se profile pas en 2016», révèle La Vie Eco dans son édition du 5 février. L’hebdomadaire se base sur les données de l’assureur crédit Euler Hermes qui recense 5800 cas d’incapacité de régler ses fournisseurs à temps, soit une hausse de 15% par rapport à l’année 2014. A titre indicatif, on en était à moins de 1800 cas de défaillance en 2007.
Face à des ressources insuffisantes, beaucoup d’opérateurs se financent en retardant les paiements des factures. «Fait nouveau: les grands groupes et les multinationales ne rechignent plus à faire patienter un client sans raison valable», peut-on encore lire dans les colonnes de La Vie Eco.
Les chiffres d’Inforisk sont encore plus alarmants. Le crédit inter-entreprises a ainsi augmenté de 100 milliards de dirhams sur les quatre dernières années. Il a atteint 365 milliards de dirhams, contre 330 milliards de dirhams de crédit bancaire aux entreprises, d’après les statistiques de Bank Al-Maghrib. Toujours selon Inforisk, les délais se sont allongés en moyenne pondérée de 70 jours chez les TPE depuis 2010, pour atteindre désormais les 280 jours. La PME est relativement mieux lotie: elle arrive à se faire payer au bout de 145 jours en moyenne, soit 21 jours de plus qu’en 2010.
Les opérateurs sont unanimes à estimerr que les turbulences persisteront en 2016. Pour les experts d’Euler Hermes, les défaillances augmenteront encore de 10% cette année. Les banques rapportent, de leur côté, un autre fait qui n’est pas pour arranger la situation: la qualité des bilans 2015 est en nette dégradation. Conséquence: elles risquent de verrouiller davantage l’octroi de nouvelles lignes de crédit.