Aujourd’hui, les réserves d’eau ont considérablement diminué pour se situer à 14,3% de taux de remplissage, selon la situation journalière arrêtée au 29 juin 2022 par l’Agence du bassin hydraulique (ABH) de Souss-Massa. Dans ce sens, force est de constater que sur une capacité totale des barrages estimée à 731,39 Mm3, plus de 85,7% est complètement vide.
La hausse des températures accompagnée de vagues de chaleur exercera davantage de pression sur le reste des retenues d’eau stockées dans les principaux barrages de la région Souss-Massa. Aujourd’hui, les réserves d’eau ont considérablement diminué pour se situer à 14,3% de taux de remplissage, selon la situation journalière arrêtée au 29 juin 2022 par l’Agence du bassin hydraulique (ABH) de Souss-Massa, alors que le taux global de remplissage au niveau national est de 30,73%.
Dans ce contexte de hausse de thermomètre, le tarissement des barrages continue d’exercer une pression aussi bien sur l’eau potable (AEP) que sur l’eau d’irrigation, surtout à l’approche de la saison estivale et de sa forte chaleur. Et ce, en plus des préparatifs des campagnes agricoles, notamment de primeurs et d’agrumes.
Dans ce sens, sur la capacité totale des barrages estimée à 731,39 Mm3, plus de 85,7 % est complètement vide. Et en comparaison avec les trois dernières années hydrologiques, jamais le taux de remplissage moyen n’a enregistré ce pourcentage. Il était d’environ 30 % en juin 2021 et 33,84% en juin 2019, tandis que durant la même période des années 2018 et 2017, il était d’environ 38 % et 49 % avec respectivement des réserves égales à 280 Mm3 et 358 Mm3.
Cette situation a été aggravée par le déficit pluviométrique alors que l’ensemble des bassins de la région affiche des déficits chroniques. C’est le barrage Abdelmoumen sur Oued Issen à Taroudant qui représente le déficit le plus chronique parmi les barrages de la région.
Sur 198,4 Mm3 de capacité normale de ce barrage, la réserve retenue actuellement est à peine de 3,130 millions de m3, soit uniquement 2,34 % de taux de remplissage. Il est suivi du barrage Youssef Ben Tachfine, à Tiznit, qui irrigue la plaine de Chtouka. Cette dernière sera irriguée à partir de l’eau dessalée. Disposant d’une capacité de 298,9 Mm3, ce barrage est rempli à hauteur de 16,5 %, soit une réserve égale à 49,098 Mm3.
Le constat de déficit est le même pour le barrage Moulay Abdellah situé à Tamri, au nord d’Agadir. Plein à hauteur de 16,9%, la réserve actuelle au sein de ce barrage, classé troisième en termes de capacité de stockage, est remplie à hauteur de 15,3 Mm3 alors que sa capacité totale est de 90,6 Mm3.
Par contre, le barrage d’Aoulouz, dont le taux de remplissage est actuellement de 24,3%, est sous pression en raison de la sécurisation des besoins de l’irrigation à partir de ce barrage en faveur du périmètre agricole de Sebt El Guerdane à Taroudant.
Il est suivi par le barrage Mokhtar Soussi dont le taux de remplissage est égal à 20,5%, soit 8,173 millions de m3 de volume actuel contre 39,790 millions de m3 sous forme de capacité du barrage. Le reste est partagé par les petits barrages d’Imi El Kheng à hauteur de 4,299 millions de m3 sur 9,755 millions de m3 sous forme de capacité globale.
A cela, s’ajoute le barrage de Dkhila rempli à hauteur de 0,153 million de m3 sur une capacité de 0,200 million de m3. La capacité de stockage constituée de 8 barrages sera appelée à évoluer à travers l’élévation de deux barrages dont Mokhtar Soussi qui permettra de régulariser les apports d’eau du Haut-Souss pour le renforcement des volumes d’eau transférés. Par ailleurs, l’unité mutualisée de dessalement d’eau de mer, destinée à l'approvisionnement du Grand Agadir en eau potable et l’irrigation de la plaine de Chtouka, a accompli l’ensemble des tests contractuels.
Fruit d’un partenariat public-privé (PPP) entre le ministère de l’Agriculture et l’ONEE avec les deux filiales du groupe espagnol Abdengao, Aman El Baraka et la Société d’eau dessalée d’Agadir (SEDA), la station de dessalement offre une capacité initiale de 275.000 m3/jour à raison d’un débit de 125.000 m3/jour pour les besoins en eau d’irrigation et 150.000 m3/jour pour l’eau potable.
Sur le plan économique, l’usine de dessalement d’Agadir constitue un projet vital pour sauvegarder les investissements agricoles dans la région. La non-réalisation de ce projet a été synonyme de perte de 9 MMDH de valeur ajoutée créée par le secteur des fruits et légumes dans la région, de 3 MMDH d’investissement et de 1 million d’emplois journaliers et réguliers.
Il s’agit aussi d’accompagner le développement socio-économique des populations par le renforcement et la sécurisation de l’alimentation en eau potable du Grand Agadir et des localités voisines au profit d’une population d’environ 1,6 million d’habitants à travers le recours au dessalement de l’eau de mer. Il est question aussi d’assurer le développement des activités économiques telles que le tourisme, l’industrie et la conservation de la nappe phréatique de la zone ayant fait l’objet de surexploitation.
Cette étape marque le début de la formalisation des documents qui conduisent à la déclaration de l’exploitation commerciale de l’usine, qui, depuis le début de l’année, produit déjà de l’eau dessalée, répondant aux standards de qualité et atténuant les effets du stress hydrique dont souffre la plaine du Souss-Massa.
Actuellement, l’ensemble des installations de l’usine permettront à terme de produire 400.000 m3/jour d’eau dessalée, partagée équitablement entre l’eau potable et l’eau d’irrigation. D’un coût global de 4,48 MMDH, ce projet partenariat public-privé qui a été confronté au contexte de la pandémie a nécessité l’équivalent de 2,35 MMDH pour l’eau d’irrigation et 2,05 MMDH pour l’eau potable.
Le contrat PPP pour la conception, la construction, le financement, l’exploitation et la maintenance d’une durée de 30 ans (construction incluse) a été attribué à Abengoa en 2017, après le bouclage financier obtenu en juin 2019 conformément aux contrats de concession et de délégation selon le modèle «DBOT» (Design, build, operate, transfer).