Pourquoi le FMI, dans son dernier rapport, rappelle-t-il la nécessité pour le secteur bancaire marocain de poursuivre son travail de réduction de la concentration bancaire? C’est la question que se pose La Vie Eco, dans son édition du 17 février. L’hebdomadaire explique que, dans son dernier rapport annuel, Bank Al-Maghrib indique que les engagements bilan portés par les banques sur les gros débiteurs (à savoir les clients bénéficiant d’un crédit supérieur à 5% des fonds propres de la banque) ont cumulé 54% des crédits accordés aux entreprises. Enorme!Et encore, cette proportion (54%) est en recul suite au désendettement de certains grands opérateurs. Bien plus que cela, en tenant compte des engagements hors bilan portés par les banques, ces dettes représenteraient trois fois les fonds propres des établissements de crédit. Un ratio qui a baissé, sachant qu’il culminait à 3,5 fois en 2013. Ces légères baisses résultent, une fois de plus, du désendettement de certains grands débiteurs en difficulté, notamment ceux opérant dans la promotion immobilière.
Même en léger repli, ces engagements demeurent importants, comme le confirme l’institut d’émission, lequel a décidé d’enclencher une réforme visant à améliorer la transparence financière des groupes d’entreprises vis-à-vis des banques. Une réforme dont l’application devrait se faire de manière progressive jusqu’en 2018. Celle-ci vise à améliorer la transparence financière des clients cumulant une dette bancaire égale ou supérieure à 500 millions de dirhams. Il est désormais requis des banques de surveiller les dossiers de crédit de cette clientèle en exigeant des comptes consolidés certifiés, des informations sur la dette bancaire du groupe, sur sa dette privée et les émissions futures envisagées, mais aussi un rapport de solvabilité.