Les PME coincées dans la spirale des garanties

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Revue de presseKiosque360. Les garanties exigées par les banques aux PME représentent deux fois les crédits accordés. Un ratio qui dépasse les moyennes régionale et mondiale.

Le 02/03/2017 à 23h53

Le financement, en particulier la question de garanties excessives, oppose régulièrement les banques et les petites entreprises. Les conclusions du Fonds monétaire international (FMI), dans une récente analyse sur le crédit au Maroc, devraient siffler dans les oreilles des banquiers, laisse entendre L’Economiste dans sa livraison du 3 mars.

L’étude en question conclut que 80% des crédits que les banques accordent requièrent une garantie. Un ratio supérieur à la moyenne mondiale et dans la région MENA. Le quotidien explique que même si la valeur des sûretés est globalement plus faible que dans des pays de benchemark, elle demeure très élevée pour les PME en particulier. Elle représente plus de deux fois le montant du crédit, situant le Maroc au-dessus des moyennes mondiales et dans la zone MENA. Cette pratique se justifie, en partie, par le manque de transparence de nombreuses entreprises. Tous les flux ne circulent pas forcément dans les comptes de la société, d’où la prudence des banques.

Ces exigences compliquent l’accès au financement à de nombreuses PME. Seule la moitié a accès au crédit bancaire contre pratiquement ¾ des entreprises de plus grande taille. Toutefois, ce ratio est bien plus élevé que la moyenne mondiale. Cela dit, les mécanismes de la Banque centrale et la montée en régime de l’activité de la Caisse centrale de garantie ont permis de faciliter l’accès au crédit bancaire aux PME. Mais les résultats sont encore difficiles à apprécier dans les bilans des banques. Les crédits aux PME représentent 33% de l’encours des prêts aux entreprises non financières. Leur poids a même diminué de 3 points ces trois dernières années.

Au-delà des freins habituels, le ralentissement de l’activité affecte la demande des entreprises. L’investissement est essentiellement porté par quelques grandes entreprises. Loin de cette dynamique, les PME asphyxiées par les retards de paiement sont davantage préoccupées par leur survie.

Par Fayçal Ismaili
Le 02/03/2017 à 23h53