Les raisons de la cherté du poisson

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Revue de presseKiosque360. Les premières réponses avancées pour expliquer la flambée des prix du poisson incriminent la multiplication des intermédiaires dans la chaîne de distribution.

Le 27/05/2018 à 21h50

«S’offrir du poisson revient à se payer du caviar», affirme le quotidien L’Economiste qui, dans son édition du lundi 28 mai, revient sur la flambée du prix du poisson, actuellement dénoncée par les Marocains. Pour le journal, l’envolée des prix a touché les espèces dites nobles (loup bar, dorade, merlan, crevette…), ainsi que les petits pélagiques comme la sardine, poisson à petit budget fortement consommé par les Marocains. Or, la sardine est aujourd’hui vendue deux fois plus cher que la viande blanche. Sur les marchés de Maârif et Benjdia, le kilo de sardine atteignait 20 dhs/kg vendredi 25 mai, alors qu’il ne dépassait pas les 2,5 dhs/kg à la halle aux poissons du port.

 

L’Economiste donne aussi l’exemple de la dorade grise. Cette dernière a été vendue au marché de gros à 26 dhs/kg. Au détail, son prix variait entre 90 et 130 dhs/kg. L’espadon, quant à lui, était vendu 130 à 140 dhs/kg, alors qu’il coûtait à peine 55 dirhams à la halle de Sidi Maârouf. Et les exemples ne manquent pas. Ces écarts ne peuvent s’expliquer par la qualité, la quantité ou l’origine des produits. Le poisson est, en effet, disponible en quantités suffisantes sur le marché. Et les marchands s’approvisionnent tous aux mêmes endroits (halles aux poissons ou marché de gros).

Selon le quotidien, l’important écart de prix entre le gros et le détail s’explique par la multiplication des intermédiaires et par le comportement des détaillants qui prélèvent de grosses marges. Selon une étude de l’Office national de la pêche (ONP), l’écart entre le débarquement et la vente au détail irait de 20% à 36%. Le prix final est composé d’une cascade de marges. Il faut compter jusqu’à cinq catégories d’intermédiaires. Les grossistes prélèvent 20% de marge. Idem pour les demi-grossistes. Les sous-grossistes prélèvent, pour leur part, 17%, et les détaillants 20%.

Par Fayza Senhaji
Le 27/05/2018 à 21h50