Parue dans le quotidien L'Opinion de ce vendredi 27 avril, l'annonce passe presque inaperçue. Il s'agit néanmoins d'une opération de capital que ne manquera pas de relayer la presse économique et financière dès qu’elle en aura les échos. Il s'agit de l'entrée dans le capital de CFG Bank de deux investisseurs institutionnels, et pas n'importe lesquels.
En effet, l'une des origines de ces capitaux frais n'est autre que The Edmond Rothschild Group, par le biais d'Amethis Capital, fonds d'investissement détenu en partie par Edmond de Rothschild Private Equity. Or, quand la banque des Rotschild entre dans un business, ce n'est jamais anodin.CFG Bank, naissance d’une banque «hybride»
Le deuxième investisseur est AfricInvest, qui fédère des investisseurs comme la Banque européenne d'investissement (BEI) ou la Société financière internationale (SFI), filiale du Fonds monétaire international (FMI). A la question de savoir si c'est dans une perspective de rester minoritaire, Brahim El Jaï, Senior Partner et Managing director de Afric Invest, répond par l'affirmative. «Nous n'avons pas vocation à être majoritaire dans les entreprises dans lesquelles nous investissons», tranche-t-il.
En revanche, pour l'heure, impossible de lui soutirer des chiffres concernant le montant des deux nouveaux investissements respectifs. «Cela fera l'objet d'une annonce dès lundi», explique-t-il. Néanmoins, il estime que cette entrée dans le capital d'un établissement, que l'on pourrait qualifier de confidentielle, se justifie par le fait que «CFG Bank est la banque qui monte».
Une banque qui monte certes, mais qui a visiblement besoin qu'on lui tende la main. Le rapport des commissaires aux comptes concernant les états de synthèse du 31 décembre 2017 fait ressortir que l'un des principaux actifs de la banque connaît des difficultés. En effet, la participation de T Capital d'un montant de 56 millions de dirhams a fait l'objet d'un provisionnement de la même valeur. Ce qui, du point de vue comptable, signifie que cette valeur est provisoirement considéré comme nulle. De même, il existe des comptes courants et des créances de 136 millions de DH rattachés à T Capital. Or, si la valeur de T Capital a été entièrement provisionnée, il est possible que lesdites créances finissent par être litigieuses.
Les commissaires aux comptes, en l'occurrence Ernest&Young et Hdid et Associés, se limitent à la formule de prudence consacrée en pareille circonstance: «Compte tenu des éléments dont nous disposons à ce stade, nous ne sommes pas en mesure de nous prononcer sur le caractère suffisant de la provision (56 millions de DH, NDLR) constituée».