Aujourd’hui, il existe une vingtaine de sociétés dans le secteur de gestion de syndic qui gèrent des budgets pouvant atteindre 15 millions de dirhams, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mardi 24 janvier.
Mais la profession est désorganisée. «Il n’y a, en effet, aucun critère d’accès à la profession ni de contrôle sur les fonds que collectent les syndics», lit-on. Résultat, «on assiste à de nombreux cas de détournements de fonds en raison de la pléthore de manquements juridiques caractérisant cette profession», regrette Dalila Ennaciri, présidente de l’Association marocaine de la copropriété (AMCOP), citée par le quotidien.
Si le législateur confère au syndic la latitude de collecter les cotisations, d’ester en justice les copropriétaires mauvais payeurs ou de défendre les droits des copropriétés devant les tribunaux, le statut du syndic en lui-même n’est pas clairement défini. Au Maroc, n’importe qui peut exercer ce métier, les barrières d’accès à la profession étant inexistantes.
Ces manquements sont, aujourd’hui, à l’origine de nombreux litiges devant les tribunaux au Maroc. Dalila Ennaciri appelle les opérateurs du secteur à s’organiser pour mieux se protéger. «Les professionnels veulent faire entendre leur voix auprès du législateur, des autorités locales, mais aussi de l’ensemble des acteurs qui gravitent autour de la copropriété», explique-t-elle.
L’association souhaite ainsi mettre en place les jalons d’une gestion de copropriété à l’image de la mutation du paysage immobilier marocain, tout en œuvrant à l’évolution du cadre législatif. «La première étape de la structuration de la profession passera par la mise en place d’un ordre et donc d’une carte professionnelle, réglementant ainsi l’accès au métier. Seulement voilà, il n’existe pas encore d’école professionnelle dédiée à cette profession», lit-on encore.
Ennaciri appelle les instituts spécialisés dans les métiers, comme l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) à créer une filière dédiée. Contrairement aux idées reçues, la profession, qui est souvent décriée ou parfois méconnue au Maroc, offre des opportunités de carrière et des débouchés intéressants.