Le niveau d'inflation moyen attendu pour 2022 est quasi inédit. Elle atteindrait 4,7% en fin d'année. Mais, il en faut plus pour inquiéter Bank Al-Maghrib. Dans son édition du 24 mars, Les Inspirations ECO rappelle que la Banque centrale a maintenu son taux directeur inchangé à 1,5%. Un maintien logique au vu de l’effondrement de la croissance à 0,7%, selon les nouvelles prévisions.
Le quotidien estime, en effet, «que face à des tensions inflationnistes d’origine extérieure, la Banque centrale n’a pas réellement d’armes pour combattre». Et de poursuivre, «ce qui est stratégique pour elle, c’est que les mouvements brusques actuels ne s’ancrent pas dans les anticipations du marché, au risque d'entraîner une inflation plus forte durablement».
Justement, la situation ne devrait pas durer puisque il est anticipé que les tensions inflationnistes devraient se dissiper en 2023. «L’institution prévoie une hausse moyenne de 1,9%. Mais, ce ne sont que des prévisions. Le contexte est inédit et les prévisions sont entourées d’incertitudes à un niveau bien plus élevé que celui que nous imposait la pandémie. Toutes les banques centrales sont obligées d’adapter leurs prévisions au fur et à mesure de l’évolution de la conjoncture», relève le journal. D'où de l'importance de «se serrer la ceinture pour encaisser le choc parce que le pic de la hausse des prix est encore devant».
Les Inspirations ECO constate que ce niveau d'inflation n'a plus été vu depuis 1995, année durant laquelle les prix à la consommation s’étaient renchéris de 6,1%, sachant que le taux d’inflation est souvent décalé du ressenti des ménages. Dans ces conditions, il est suggéré «une actualisation plus fréquente du panier de référence et des pondérations pour réduire ce décalage de perception et surtout pour mieux coller aux habitudes de consommation des ménages».
Là, il faut rappeler que dix ans se sont écoulées entre les deux dernières actualisations du panier de référence. Le quotidien assure que «les ménages les plus modestes sont les plus exposés à la poussée des prix actuels compte tenu de la prépondérance des produits alimentaires dans leurs dépenses». Les prévisions laissent entrevoir une hausse de 30% des cours des denrées alimentaires en 2022.