En matière de revendications fiscales, le patronat a sorti le grand jeu, rapporte Les Ecos dans son édition du 14 septembre. La publication de certaines doléances, soumises par les fédérations sectorielles de la CGEM, en dit long sur leurs prétentions dans le cadre de l'élaboration du projet de loi de finances pour l'exercice 2017.
La procédure est, en effet, entrée dans sa dernière ligne droite puisque le texte devrait atterrir au Parlement avant le 20 octobre prochain, c'est-à-dire quelques jours seulement après les législatives du 7 octobre. Le contexte politique actuel est donc des plus propices pour faire monter les enchères, d'autant que, pour la campagne électorale qui s'ouvre dans les prochains jours, l'économie sera au centre des programmes des différents partis politiques. D'ailleurs, plusieurs partis ont déjà tenté de faire les “yeux doux” au patronat, d'où la pression exercée par ce dernier sur le gouvernement.
Pour l'instant, il ne s'agit que de propositions formulées par les différentes fédérations sectorielles de la CGEM, en attendant la validation définitive des revendications fiscales du patronat, d'ici la fin du mois en cours. D'ici là, les concertations vont certes se poursuivre, comme cela a été le cas par le passé, avec le ministère de l'Economie et des finances.
Sur quoi pourraient donc déboucher ces négocations? Difficile de tabler sur une “générosité” du gouvernement vis-à-vis du patronat. D'autant que les recettes fiscales connaissent, cette année, une évolution mitigée et que l'incertitude plane sur les perspectives de croissance et, donc, sur l'activité économique. Face aux grandes doléances du patronat, le gouvernement, lui, prône une réforme fiscale progressive et en douceur. Enfin, lorsque le patronat semble se laisser séduire par les exonérations fiscales, le gouvernement préfère opter pour d'autres leviers, tels les aides indirectes.