L'appel à concurrence du gouvernement pour la création de nouveaux centres de visite technique suscite la polémique. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que «les conditions et le timing du lancement de cette nouvelle consultation», qui porte sur 192 nouveaux centres, provoque bon nombre d’interrogations.
L’appel à concurrence est destiné aux entreprises voulant créer un centre de visite technique ultérieurement intégré à l'un des réseaux existants. Or, le code de la route prévoit tout autre chose. «L’autorisation d’exercer le contrôle technique est délivrée, après appel à concurrence, aux personnes morales qui s’engagent à ouvrir et à exploiter un réseau de centres de contrôle technique constitué d’un minimum de 30 centres et de 75 lignes de contrôle technique».
Même sur le plan opérationnel, le projet paraît difficilement réalisable. «Les 192 centres ne pourront pas créer leur propre réseau car cela nécessite un minimum d’expertise et un investissement minimal de 10 millions de DH, voire plus. Il faut également recruter une vingtaine de salariés, dont des ingénieurs informaticiens, des techniciens, des auditeurs…», souligne le quotidien qui constate que, selon les conclusions de la Cour des comptes, depuis 2012, «la procédure a été déviée», marquant un retour déguisé à la délivrance des agréments.
L’ouverture de 192 centres d’un seul coup se traduira par un grand cafouillage dans le secteur, note encore le journal. Cela impactera la qualité même des prestations. Et force est de constater que la mise à niveau du contrôle technique a échoué.
Sur un autre registre, L’Economiste flaire le délit d’initié. Le journal relève, en effet, que «les investisseurs qui disposent d’un plan déjà autorisé et d’un certificat de conformité (l’équivalent du permis d’habiter pour les locaux à usage industriel) se verront attribuer 15 points de plus». Une bonne longueur d’avance sachant que, pour préparer les documents requis, 40 jours sont nécessaires, mais insuffisants puisque le dernier délai pour l’ouverture des plis a été fixé au 18 juillet.