Difficile semestre pour Lydec, la société délégataire en charge de la distribution d’eau courante et d’électricité, et de la collecte des eaux usées et pluviales pour la région du grand Casablanca. Les revenus et les bénéfices de la filiale marocaine du Français Suez sont en berne, principalement à cause des effets de la pandémie de Covid-19 sur l’activité économique.
Pour les six premiers mois de l’année 2020, les comptes sociaux de Lydec, publiés ce lundi 21 septembre, font en effet ressortir un chiffre d’affaires global de 3,282 milliards de dirhams, en recul de 5,9% par rapport au premier semestre 2019.
Cette tendance s’explique par la baisse des ventes de fluides de 5,2% sur cette période (le chiffre d’affaires «fluides» désignant les revenus issus des activités «électricité, eau potable, et assainissement»), détaille Lydec dans sa communication financière.
Le chiffre d’affaires «électricité», qui pèse près de 70% du chiffre d’affaires «fluides», est en baisse significative de 8,5% à 2,1 milliards de dirhams. Lydec attribue cette baisse à la chute des ventes aux industriels, de l'ordre de 16,9%, en raison de l’arrêt ou du ralentissement de l’activité de plusieurs unités industrielles.
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Les ventes aux clients «Grand public» sont également en repli de 2,4%, à cause de la fermeture ou à la baisse d’activité des clients relevant de la catégorie cafés, restaurants, commerces, etc. Le segment «Administrations» a affiché la même tendance baissière en lien avec les mesures de confinement, soit -1,9% par rapport à l’année dernière.
Pour ce qui est de l’activité «eau potable», celle-ci enregistre 657 millions de dirhams de chiffre d'affaires à fin juin 2020, en hausse de 3,9% par rapport au premier semestre 2019.
En volumes, les ventes d’eau potable augmentent de 3,5% comparées à 2019 grâce à la hausse de 6,1% des ventes aux clients «Grand public». Cette progression s’explique par l’effet combiné de la croissance du nombre de clients résidentiels et de la hausse de la consommation unitaire résultant du confinement et du mois de Ramadan.
Cette augmentation a permis de compenser la baisse significative des ventes aux administrations et aux industriels reculant respectivement de 6,9% et 8,1% par rapport à la même période de l’an dernier.
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L’Excédent brut d’exploitation ressort à 391 millions de dirhams, en baisse de 14,4% par rapport à 2019, et ce, en dépit du renforcement du plan de rigueur sur les charges d’exploitation ayant permis de générer des économies substantielles, précise Lydec.
Au final, le résultat net est en territoire négatif, et affiche un déficit de 26 millions de dirhams, au lieu d’un résultat net positif de 69 millions de dirhams à fin juin 2019. Pour le management de Lydec, «cette baisse est principalement due aux effets de la pandémie, et au retard dans l’aboutissement des révisions économiques et contractuelles».
Il est à noter que les investissements de la gestion déléguée au cours de ce semestre ont été globalement maintenus, puisqu’ils s’élèvent à 374 millions de dirhams, en léger retrait de 2,7% par rapport à la même période de l’année 2019.
Quant au niveau d’endettement, il s’élève à 1,838 milliards de dirhams, impacté par la baisse significative des ventes et des encaissements clients, en raison des dispositions prises à l’échelle nationale pendant la période de confinement.
«Un plan d’action vigoureux a été mis en place pour le recouvrement de l’ensemble des créances brutes qui s’élèvent à 3,159 milliards de dirhams à fin juin 2020», affirme le délégataire casablancais.