Malgré bien des freins, le Royaume du Maroc trace sa route dans la tech africaine

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Revue de presseLe Maroc connaît une accélération remarquable du financement de ses startups, atteignant la cinquième place en Afrique avec soixante-dix millions de dollars levés en 2024. Des secteurs comme la fintech, l’agritech et la logistique sont moteurs de cette croissance, attirant l’intérêt des investisseurs. Toutefois, le pays doit encore surmonter des défis structurels. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Éco.

Le 19/03/2025 à 20h01

Alors que le financement des startups en Afrique connaît un ralentissement, le Royaume affiche une dynamique entrepreneuriale en pleine accélération, indique le quotidien Les Inspirations Éco, relevant qu’en 2024, plusieurs levées de fonds significatives ont marqué un tournant, prouvant que l’écosystème marocain est en mutation.

Si le pays se positionne désormais parmi les acteurs émergents du continent, il reste encore à distance des poids lourds africains que sont le Nigéria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Égypte, qui dominent le marché depuis des années.

Citant Africa The Big Deal, le quotidien souligne que le Royaume s’est hissé à la huitième place en Afrique en matière de financement des startups.

Pourtant, ce classement ne reflète pas totalement le potentiel du pays, qui se classe sixième en PIB nominal et onzième en population.

Malgré des infrastructures en développement et un cadre économique favorable, le Maroc peine encore à attirer autant d’investissements que des nations comme le Kenya ou le Sénégal.

Cependant, avec soixante-dix millions de dollars levés en 2024, le Royaume a progressé, et se place désormais en cinquième position parmi les nations africaines les plus attractives pour les investisseurs.

Le dynamisme des startups marocaines repose sur des secteurs stratégiques en pleine effervescence, notamment la fintech, l’agritech et la logistique.

Selon Startup Researcher Africa, plusieurs entreprises ont réalisé des levées de fonds impressionnantes.

Nuitée, spécialiste de la connectivité hôtelière, a levé quarante-huit millions de dollars en série A, confirmant ainsi son influence sur un marché B2B mondial de soixante-quinze milliards de dollars.

Fondée au Maroc et désormais basée à Dublin, cette entreprise collabore avec des géants comme Expedia et Google.

Dans le domaine de l’agriculture, YoLa Fresh révolutionne la chaîne d’approvisionnement en reliant directement les agriculteurs aux détaillants. Grâce à cette approche, la startup réduit le gaspillage alimentaire et garantit une meilleure rémunération aux producteurs.

Elle a levé sept millions de dollars en pré-série A, un financement qui lui permettra d’élargir son modèle à d’autres pays africains.

La fintech connaît également une croissance significative au Maroc, avec des entreprises comme Tookeez, qui a levé un million et demi de dollars pour développer un programme de fidélité universel basé sur une monnaie numérique.

De son côté, ORA Technologies ambitionne de transformer le marché marocain avec une superapplication intégrant e-commerce, services à la demande et paiements numériques. Cette ambition est soutenue par une levée de fonds d’un million et demi de dollars.

D’autres entreprises, telles que Userguest, ZSystems, Crealo et Enakl, ont également attiré l’attention des investisseurs.

Ces nombreuses levées de fonds témoignent de l’intérêt grandissant pour les startups marocaines et de la confiance des investisseurs dans leur potentiel de croissance.

Si l’écosystème marocain se renforce progressivement, il demeure encore loin des performances des grandes puissances africaines du secteur, écrit-on.

En 2024, l’Afrique du Nord a attiré quatre cent soixante-dix-huit millions de dollars, dont quatre-vingt-quatre pour cent ont été captés par l’Égypte.

À titre de comparaison, le Kenya a levé à lui seul six cent trente-huit millions de dollars, représentant près de vingt-neuf pour cent des financements du continent.

Trois freins majeurs ralentissent encore l’ascension du Maroc sur la scène des startups africaines.

Le premier est l’absence de mégatransactions. Contrairement au Nigéria et à l’Afrique du Sud, où les levées dépassent régulièrement cent millions de dollars, aucune startup marocaine n’a encore atteint ce seuil.

Le second obstacle est l’accès limité au financement. Malgré la présence de fonds tels qu’Al Mada Ventures, CDG Invest et Maroc Numeric Fund II, les tours de financement restent globalement plus modestes que ceux observés en Afrique de l’Est et de l’Ouest.

Enfin, le Royaume souffre d’un manque de connexion avec les investisseurs internationaux. Alors que le Nigéria et l’Égypte bénéficient d’une forte présence de fonds étrangers, le Maroc peine encore à attirer des capital-risqueurs de premier plan.

Cette situation s’explique en partie par une régulation financière prudente, et une ouverture encore limitée aux financements internationaux de grande ampleur.

Par Nabil Ouzzane
Le 19/03/2025 à 20h01

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